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09/07/2013

Le triomphe des gentils ?

0.jpgLe rédacteur en chef adjoint de mon journal télé, disait dans son éditorial "Faut-il montrer les dents pour se faire une place au soleil ? Faut-il écraser l'autre pour séduire les foules ? Faut-il devenir le chantre de l'individualisme pour écraser la concurrence malgré les trop nombreux exemples assénés par la réalité ?"

"Non, heureusement, non", concluait-il.  

Rappelons qu'être gentil, c'est être bienveillant d'après la définition du Larousse et de Wikipedia. 

Plus naturelle, plus immédiate, l'empathie cognitive serait bien plus profitable que la gentillesse qui ne veut rien dire à priori et qui ne se mesure qu'à la longue.

'Méfiez-vous quand un politicien emploie le mot "juste"'. "Il explique que les politiciens répètent à l’envi le mot « juste » parce qu’il implique qu’ils font de leur mieux pour tous et que personne ne sera victime de discrimination.", était-il dit sous le lien. 


Tout comme le mot "juste", le mot "gentil" ne vaut guère plus dans l'échelle des mots fourre-tout.

Pour étayer la couverture 'Le triomphe des 'gentils"', dans un article, étaient cités Christophe Maé et Zaz qui chantent le bonheur qui mène au succès.

Le secret : 'Une vie personnelle et médiatique, saine mais qui ne suffit pas à constituer un gage de longévité, mais qui y contribue et un été ludique, garanti sans égoïsme ni violence", était-il déclaré. 

A lire les commentaires du billet, cela ne semblait pas être en faveur de Nabilla qualifiée de "Pauvre Nabilla. Pauvre cruche...". Constater que : "elle dit tout haut ce que l'écrasante majorité de la population murmure honteusement tout bas.", apportait une conclusion ou peut-être une constatation à double sens.

La rédactrice en chef du même journal s'indignait dans un autre édito parce que Nabilla était malmenée sur un plateau de télé, ne comprenant rien à l'humour de Stéphane De Groodt. Un petit mail, de ma part à la rédactrice, envoyé pour dire, qu'être béate d'admiration, n'était pas vraiment de circonstance. Mon droit de réponse est resté sans réponse, bien entendu.  

Dans le choc Nabilla-De Groodt, nous étions spectateur d'une rencontre du troisième type dans un surréalisme en 4D qui ne pouvait plus se comprendre.

Un esprit saint dans un corps avec deux seins.   

Récemment, Stéphane De Groodt joutait le rôle principal dans la pièce "Le Prénom" aux Galeries. Il était parfaitement dans son rôle et fut applaudi comme il se doit.

De l'humour incisif dont il faisait preuve, j'en redemande.

"Tout le monde est beau, tout le monde est gentil", une réflexion contradictoire me revenait à l'esprit.

A relire "Non, mais allô quoi, Fakebook", cela semblait aller aussi dans le même sens, avec des amis, sinon rien. 

Oh le monde est beau,
Ils font partie du même réseau
Oh le monde est beau,
Chaque jour on est plus nombreux
A être seul dans le bateau

Le match de la compétition de notre société serait-il dans les oubliettes ? Match dans lequel, en fonction de l'éducation, des "juges d'occasion" désignent un gagnant et un perdant. Dans un monde où chacun se trouve dans une lutte d'influence, faudra s'accrocher quand la tempête souffle.

Pendant, les vacances essayons de colmater la brèche entre rêve "aimez-vous les uns les autres" et le "choc des réalités".

Pour en revenir à Zaz, à lire ce qui s'est passé lors de "Couleur Café" à son sujet, le rêve éveillé ne semblait pas être garanti sur facture. La description de l'événement était plutôt très négative "En musique, comme en tennis, il y a des jours sans, des concerts se transformant en cataclysmes parce que les cieux en ont décidé ainsi. ZAZ, samedi soir, a livré une prestation qu’elle voudra oublier au plus tôt. Tout a commencé par un trou de mémoire comme on en souhaite à aucun artiste. Car ce n’était pas un petit trou – un mot ou une phrase oubliée vite remplacée par nanana – mais un cratère. Car c’est quasiment toute la chanson qu’a perdue la chanteuse française. Elle l’aurait écrite elle-même, ceci dit (et non pas Mickaël Furnon qui lui a fait un joli cadeau), ce ne serait peut-être pas arrivé. Mais bon, sans se départir de son sourire, s’excusant, elle s’en est allée pour revenir et terminer tant bien que mal la chanson. ZAZ se concentre, transpire beaucoup, le rire est de plus en plus crispé et les bonds, nerveux mais les minutes suivantes se passent pas trop mal jusqu’à “Je veux” qui fait très plaisir au public. Et puis, vlan, voilà la technique qui la lâche. ZAZ tente de remplir le vide en demandant au public de chanter mais le divise approximativement en quatre. “Allez, jouez le jeu“, tente-t-elle encore désespérément pour sauver ce qui pouvait l’être. Elle n’abandonnera, vaincue, qu’une fois le problème résolu. Les chansons jazzy, davantage faites pour de petites salles, passent difficilement, tout comme les finesses instrumentales d’un groupe solide.".

Ne pas faire d'erreurs est un mythe mais le risque s'accroit quand on croit que tout est gagné d'avance et qu'on ne s'assure pas des préparatifs à tous les étages. 

0.jpgRevendiquer le droit à l'erreur mais plaindre la récidive, plus lourde de conséquences. 

"Je voudrais bien, mais je peux point" comme le chantait, justement, la Bonne du curé.

Cela ne suffit pas de chanter "Je veux" si on ne le pense pas comme un leitmotiv et qu'on n'ait pas mis toutes les chances de son côté pour y arriver. Que la composition de la chanson vienne par une personne interposée et soit interprétée, n'est pas un problème. 

0.jpgJohnny Halliday ne fait qu'interpréter des chansons de paroliers, mais c'est par entremise d'un certain brio qui plait à des générations différentes. Son show lors de ses 70 ans était une preuve que tout était minutieusement organisé pour s'en assurer. Ce n'était pas, du tout, le chanteur-interprète que je critiquais dans cet article.   

"J'aime rêver" dit Zaz. Mais la scène n'est pas du rêve en boîte, c'est un travail comme un autre qui doit être ficelé comme du papier à musique. 

Avoir écoulé 1,8 millions de disques, trois ans plus tard, n'est que la confirmation du succès. Après il faut tenir le cap et le gouvernail.

Zaz, de son vrai nom, Isabelle Geffroy, a vécu des années de galère. Sa chanson fétiche l'a propulsé aux nues avec la Victoire de la musique en 2011. Était-ce le trop plein de succès d'un coup et trop dur à assumer dans la longueur ?

Pour que "Recto verso", le dernier album fonctionne avec des hymnes à la vie, à la fraternité, des chansons naïves bourrées d'émotions, teintées d'antimorosité, il faut pouvoir sortir du microsillon dans lequel on échoue tôt ou tard sans se renouveler.

Les gens se lassent vite, très vite, peut-être trop. La vie n'est pas une routine ni dans le succès, ni dans la galère.

Être soi, c'est aussi, apprendre à jouer à quelqu'un d'autre, à l'interpréter comme dans une pièce de théâtre avec des rôles multiples. Avoir des paroliers comme Goldman, Aznavour, Grand Corps Malade, et d'autres, ce sont de bons départs.  

"D'autres chanteurs ont joué les grillons champêtresLa rue, les pianos-bars, les métros, les restos comme Piaf, Renaud, Souchon, Winston, Brillant, Ségara, Maurane... pour déverser une mélancolie, à raconter sa vie avec humilité". Puis, miracle, une chance, que quelqu'un repère la "perle rare". "Je me voyais déjà" chantait Aznavour. Rêver d'être "Le chanteur" pour Balavoine.

Galérer est une bonne manière de commencer et monter sur le train du succès grise mais ne rassure pas pour la suite pour le commun des mortels et encore moins dans le showbiz.

"Très chère originalité" ai-je écrit, il y a longtemps. Le showbiz y était mentionné. Les découvreurs de talents aussi. La gentillesse, non.

La chanson "Si je perds" que chante Zaz, traite d'une femme atteinte d'Alzheimer, est un risque à courir mais qui sera comprise si l'interprétation va de pair.  

Produire, c'est risquer et considérer, du moins dans sa tête, que ce qui vient après devra toujours être meilleur que ce qui précédait. Les bides existent et doivent exister. 

"Les joyeux guérissent toujours", lançait Rabelais.

Et il avait raison, c'est exactement ma manière de fonctionner en jouant à "l'enfoiré".

La phrase de Rabelais a été reprise comme titre d'un livre de Patrick Sebastien qui en a fait "sa maxime de vie pour faire face aux chagrins, aux blessures, aux deuils, aux défaites et aux trahisons que nous inflige la vie", comme il le disait.

Là, je suis d'accord à 100% et j'ai survolé son livre.

Il écrivait : "Être drôle, c'est être regardé dans l’œil dédaigneux comme un clone regarde un clown. Le stress tue des milliers de personnes chaque jour d'une manière comme une autre. Le sourire comme seule vie passe par le parasitisme, la tromperie, la fuite, le faux-semblant et la séduction.". 

Auditeur fidèle des "Cafés serrés" avec, ce qu'il faut bien appeler, sa bande d'enfoirés, j'adore.

Pas de "best of" pour la dernière de Gunzig, mais l’angoisse de ne pas revenir :
podcast

Une crise d'angoisse en pensant aux risques qu'apporterait l'avenir et ce fut la bonne idée d'imaginer les événements du futur à l'avance. Dans les relations humaines, les échanges de bons ou de mauvais procédés se passent mieux en riant un bon coup.

La nature est amorale, sans cruauté, sans bonté. Ok.

L'homme s'adapte aux circonstances et à son environnement dans une compétition de la survie.

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Au travers d'une coopération organisée, les choses changent pour lui, sous le couvert de la démocratie et de la loi du nombre, comme des dominos, les uns entraînant les autres, transformant l'évolution en révolution. 

Comment pouvait-on penser que la situation économique allait s'améliorer après avoir instauré un régime plus religieux, moins laïc quand 11,3% du PIB du pays se greffe sur le tourisme ? Il vaut mieux s'attirer des relations emblématiques générales que des gentillesses symboliques et religieuses trop particulières. Louxor en devient une ville fantôme, une conclusion logique. 

"La seconde révolution égyptienne en 10 phases et une plaisanterie" : « Nasser, el-Sadate et Moubarak ont tous essayé de se débarrasser des Frères musulmans, mais seul Morsi y est parvenu ».

Quant au Pape François, il fustige l'indifférence face aux migrants à Lampedusa, offre une messe par gentillesse. Est-ce une manière d'inviter au Saint-Siège ? 

Les gentils ne sont peut-être pas ceux que l'on croit, en définitive. Etre gentil est, tout autant, un jeu d'influence de meneurs. Rappelons que dans le discours biblique, le terme Gentils désigne les non-Juifs. Tout se mélange, s'imbrique.

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Un gentil serait-il celui qui reste dans l'ombre ?

Pierre Dac disait, avec raison, « Dans le monde affairiste du show business, il n’est pas nécessaire d’être bon musicien pour bien connaître la musique. ».

Si regarder dans la même direction que les autres, c'est être considéré gentil, cela ne veut pas dire qu'il faille toujours se conformer sans être pleinement conscient de ce qu'il en adviendra ensuite dans la pratique. Un esprit grégaire le prendrait sans réfléchir quitte à se retrouver en porte-à-faux et rechercher un répondant, un porte-parole dans tous les cas de déchirures de l'image de départ. 

A garder le sourire, c'est, au moins, une personne qui peut se considérer comme heureuse: son image dans le miroir. Mais, ce n'est pas un triomphe à l'y rechercher indéfiniment...

Dans le "Bûcher des vaniteux 2", le polémiqueur, Eric Zemmour reprenait les événements de 2012. (j'en avais parlé dans l'article précédent mais pour la version de 2011)

0.jpgAu dos du livre, il écrivait "Ils ont gagné. Ils sont le bien, le juste, le bon. La victoire du progrès sur la réaction de la lumière sur l'obscurité, du peuple sur la bourgeoisie, ni s'ils sont les nouveaux bourgeois, que le peuple a abandonné depuis longtemps. Ils ont gagné et la réalité n'a qu'à bien se tenir. Les nations, les frontières, les sexes n'existent plus, seuls les impôts existent. Ils ont gagné et les méchants peuvent trembler et les bons se rassurer, les méchants se taire et les bons sans terre, sans voix, sans visage, parler, si ce n'est celui de la haine de tous les mots qui se terminent par "-phobes". Toujours la même histoire folle plein de bruits, de fureurs, contée par un idiot. Mais l'idiot, c'est moi".

Il y a l'art d'être méchant comme il y a la déchéance à être trop gentil.

Je ne partage pas toutes les idées de celui qui se dit "idiot" mais il est vrai que, pour la plupart, l'homme n'existe plus en tant qu'entité simple.

Il s'est vu obliger de s'harmoniser sous le sceau de la démocratie qui fera tout bien à sa place, alors que, parfois, cette démocratie devient l'alibi de toutes les démagogies, de toutes les régressions et de tous les renoncements.

0.jpgLa démocratie lisse tout sur son passage et se fout royalement des minorités. La charia est, pour certains, une autre démocratie, qui déiste ne fait guère mieux en s'attirant les bonnes grâces spirituelles. 

Alors, l'homme choisit son clan, son parti et se dit content, conscient d'avoir ainsi fait son devoir. Être interlocuteur observateur, critique qui ne prend pas parti, ne suffit plus à ce genre de concitoyens. Il doit se sentir épaulé pour prendre une décision.

0.jpg"Ce n'est pas parce que tout le monde est dans l'erreur que tout devient vrai", une phrase qui me revient bien à propos.

L'égocentrisme est considéré comme mauvais. La solidarité et le social sont parmi les bons, car tout doit rester gratuit en "All inclusive" et en gardant, en plus, le "Team spirit".

Cela ne sert, peut-être, à rien pour celui qui est le plus intéressé mais cela peut rapporter gros en dehors de lui.

Cesser d'être gentil, commencer par être vrai dans le corps et en esprit, une sagesse qui vaut ce qu'elle vaut, mais qui, au moins, n'a pas besoin de souffrir de l'opinion démocratiquement vôtre.

La nature est paradoxale, pourquoi l'homme ne le serait-il pas ? Mais il y a un art de ne pas être gentil.

L'empathie cognitive ne tient pas compte des dichotomies du diable contre le saint, du bien contre le mal, de la gauche contre la droite, mais demande une remontée aux sources pour éviter les écueils et les effets secondaires.

Alors, pour finir, une vieille chanson, un spectacle permanent...


L'enfoiré,

 

Citations:

  • « Sagesse, beauté et gentillesse ne font bouillir aucun chaudron. », Proverbe français
  • « La gentillesse s’improvise et l’agressivité se prépare. », Philippe Bouvard
  • « L'empathie est une vertu publique obligée alors que l'indifférence est un vice privé. », Jean Dion
  • « Il faut avoir le plaisir de l'autre mais pas le besoin », De Kersauson

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Commentaires

Des nouvelles de France

http://www.rtbf.be/video/detail_bruno-coppens-dans-le-cafe-serre-09-07-2013?id=1837806

Écrit par : L'enfoire | 09/07/2013

Alain Gresh, journaliste, spécialiste du Proche-Orient et auteur de "L'Islam, la république et le monde". Nous reviendrons sur les événements en Égypte.

BH : - Une cinquantaine de morts donc hier au Caire, essentiellement des partisans des Frères musulmans et des partisans du Président déchu, Mohamed Morsi. Les Frères musulmans qui appellent aujourd'hui à un soulèvement alors que dans la nuit, les nouvelles autorités soutenues par l'armée, ont annoncé des élections au plus tard en 2014. Voilà les derniers événements résumés. Certains n'hésitent plus à dire que l'Egypte glisse lentement dans la guerre civile, Alain Gresh, comment est-ce que vous, vous qualifiez la situation ce matin ?

AG : - Oh, on ne peut parler de guerre civile, je crois, avant qu'elle ne dégénère, il y a un tel fossé entre les deux camps, un tel refus de l'un comme de l'autre, d'entendre ce qui se dit et de reconnaître que l'autre représente quelque chose même s'il ne représente pas forcément la majorité, il y a une telle campagne médiatique, qu'on a du mal à comprendre ici, c'est-à-dire que curieusement, la destitution de Monsieur Morsi a amené les médias d'Etat qui étaient devenus relativement pluralistes, on entendait des voix dissidentes, à ne plus reproduire qu'un seul son de cloche, c'est-à-dire celui du pouvoir aujourd'hui et comme ils sont appuyés par l'essentiel des brigades privées, on a une campagne de presse qu'on a du mal à imaginer ici avec une xénophobie notamment contre les journalistes occidentaux, qui est difficilement là aussi, compréhensible, ce qui aggrave le fossé entre les deux camps.

BH : - Oui, dans un de vos derniers ‘posts’ sur votre blog "Nouvelles d'Orient", vous vous posez la question, est-ce que l'armée égyptienne sera celle des Révolutions des oeillets au Portugal, qui a établi la démocratie après une période de dictature ou celle de Pinochet et vous preniez cet exemple-là, qui a elle, l'inverse, tué la démocratie, à ce stade, il est encore difficile de répondre à cette question ?

AG : - Non, je ne crois pas, enfin, je disais simplement qu'il y a eu des cas où l'armée a été l'expression d'un mouvement populaire contre une dictature, c'était le cas de Pinochet, c'était pas le cas, oui, c'était le cas du Portugal.

BH : - Du Portugal, oui.

AG : - Ce n'était pas le cas de Pinochet où en fait, l'armée a renversé un pouvoir élu et là, on est dans la même situation, même si elle est différente, même si l'armée dispose à mon avis, d'un soutien assez large, c'est tout de même une armée qui dispose d'un pouvoir aigu et on a rarement vu des armées qui disposaient d'un pouvoir aigu et qui engageaient leur pays dans la voie de la démocratie.

BH : - Donc vous ne croyez pas à l'annonce du processus électoral, des législatives puis une constituante suivie d'élections présidentielles ? C'est ça qui est annoncé pour début 2014, c'est pas réaliste, selon vous ?

AG : - Ce qui frappe, c'est le cafouillage du Président désigné dont il faut dire quand même que c'est un homme de l'ancien régime, c'est-à-dire qui a fait toute sa carrière juridique, soit dans les organismes officiels nommés par Moubarak, soit d'ailleurs dans la coopération avec l'Arabie Saoudite et c'est un élément important. C'est-à-dire que le nouveau régime est visiblement soutenu très fortement par les Saoudiens. Donc on voit surtout le cafouillage, c'est-à-dire qu'on n'a toujours pas de Premier ministre ; on n'a toujours pas de Gouvernement. Cette répression sanglante des Frères musulmans. Il y a des déclarations d'un côté, disant que les Frères musulmans font partie des forces politiques ; de l'autre, ils appellent à les éradiquer. Donc on est dans un cafouillage et je dirais que pour revenir à l'armée, on n'a pas non plus un programme très clair de l'armée, c'est-à-dire que l'armée ne veut pas exercer de pouvoir au sens où il l'a exercé après la chute de Moubarak, sa gestion a été une catastrophe absolue pour l'Egypte. Et en même temps, elle reste derrière les coulisses et elle laisse faire des forces qui sont très divisées. Il faut rappeler que dans la coalition, qui, aujourd'hui, je dirais, discuter des amendements de la Constitution au Gouvernement, ça va de la gauche aux salafistes et on sent qu'il y a beaucoup de mal à s'entendre sur autre chose que sur le fait qu'il faut mettre de côté les Frères musulmans.

BH : - Oui, est-ce que pour reprendre justement les qualificatifs et les mots des Frères musulmans sur la situation actuelle, c'est une contre révolution qui est en cours en Syrie, en Egypte, pardon, une forme de restauration, c'est ça qui est à l'oeuvre ?

AG : - C'est trop simple de le présenter comme ça. Je dirais que dans les forces qui ont renversé Morsi, il y a des forces qui étaient authentiquement des forces révolutionnaires qui ont participé à la suite de Moubarak et qui veulent les changements. Et il y a des forces, c'est peut-être l'élément le plus nouveau, c'est le retour des partisans du Président Moubarak, qui ont joué un rôle bien plus important que ce qui apparaît dans la presse, dans la mobilisation et le renversement du Président Morsi. Donc on ne peut pas dire explicitement qu'il y a une contre révolution mais on peut dire qu'il y a effectivement des éléments contre-révolutionnaires qui y ont participé.

BH : - Oui, pour revenir peut-être à l'origine de ce qui se passe maintenant en Egypte, vous dites, Alain Gresh que imputer à Mohamed Morsi, à la gestion des Frères musulmans, l'échec de cette année, j'ai envie de dire, d'expérience à la tête du pouvoir, est trop simple, les Frères musulmans, ils n'avaient pas l'entièreté de l'appareil d'Etat, ils avaient les médias largement contre eux, la police, aussi, en partie contre eux. Ce qui se passe en Egypte, c'est aussi quelque part, l'échec de l'armée, en tout cas, c'est trop simple de résumer la situation, en disant, c'est Mohamed Morsi qui a échoué ?

AG : - Tout à fait, mais tout d'abord, c'est le chef de Mohamed Morsi, c'est-à-dire qui porte une responsabilité, il était à la présidence, il n'a pas su faire les gestes politiques en direction des autres forces pour essayer de créer un consensus pour la transition politique. Et c'est vrai que très vite, ont repris le dessus des tendances autoritaires, qu'il y a dans cette organisation, des Frères musulmans. Mais il faut dire aussi que d'abord, la situation économique et sociale laissée à la fois par Moubarak et par un an de gestion militaire, est une vraie catastrophe et il faut dire aussi que l'opposition s'est très rapidement enfermée dans une opposition systématique, refusant tout geste, tout geste d'ouverture. Et effectivement, Monsieur Morsi, on a accusé beaucoup les Frères musulmans de vouloir fragiliser l'Etat, c'est-à-dire de le rendre aux Frères musulmans et c'est vrai qu'ils ont nommé un certain nombre de gens de leur mouvance, mais ils avaient été cruellement totalement incapables et en fait l'appareil d'Etat pour l'essentiel, leur échappait. Par exemple, les médias d'Etat, ils ont nommé, les Frères musulmans ont nommé un certain nombre de gens à la présidence de la télévision, des journaux, en même temps, ces journaux pendant cette période, ont fait preuve d'un relatif pluralisme. Parce que les Frères musulmans n'étaient pas capables d'imposer leur point de vue. Alors que paradoxalement, depuis le coup d'Etat, on a maintenant des médias qui sont des médias aux ordres.

BH : - Vous aviez évoqué le sujet tout à l'heure, brièvement, que fait l'armée maintenant et que va faire le nouveau pouvoir égyptien avec les Frères musulmans ; il y a une série d'arrestations des plus hauts hiérarques de la confrérie des Frères musulmans en cours, est-ce que et ça, c'est un retour quelque part, aux années Moubarak, est-ce que les Frères musulmans vont devoir faire partie de la solution en Egype pour en sortir ou est-ce qu'on peut continuer comme c'est le cas maintenant et comme ça semble être le cas maintenant et comme une forme d'arrestation massive des responsables de la confrérie ?

AG : - Un des enjeux en Egypte, d'ailleurs comme en Tunisie, c'est la reconnaissance des forces politiques, du pluralisme de la société et du pluralisme politique et de la reconnaissance authentique de ce pluralisme. C'est-à-dire, les Frères musulmans sont une partie de la société égyptienne, ne sont pas toute la société égyptienne, il y a ce qu'on appelle les laïcs, en fait, la gauche, la droite, les salafistes sont aussi une partie de la société égyptienne et la politique ne consiste pas à éliminer l'autre, elle consiste à le battre dans une compétition démocratique. Or, c'est ça que toutes les forces, je dirais, les Frères musulmans comme l'opposition, jusqu'à présent, n'a pas intégré, c'est-à-dire perçoit la politique comme l'éradication et l'élimination de l'autre. En même temps on sent en Egypte, une espèce de double langage aujourd'hui des autorités puisque d'un côté, elles disent que les Frères musulmans sont une partie de la vie politique et de l'autre, il y a des appels à l'éradication des Frères musulmans, pas seulement des forces qui dérapent mais d'un mouvement comme Tamaro(?) qui est le mouvement de jeunes qui a récolté des millions de signatures et qui tient un langage éradicateur qui fait frémir sur l'avenir qu'ils réservent à l'Egypte.

BH : - J'entendais plusieurs observateurs notamment en France, comparer un petit peu la situation de la révolution égyptienne à celle de la révolution française et on rappelait évidemment qu'il a fallu près d'un siècle pour stabiliser la situation en France et instaurer la 3e République et une forme de stabilité démocratique, il a fallu un siècle avant que mature l'idée démocratique en France. Est-ce qu'on doit aussi avoir une certaine forme de patience, avec ce qui se passe en Egypte et se dire qu'il faudra peut-être 10, 15, 20 ans, avant que l'Egypte ne soit vraiment mature, d'une démocratie consensuelle comme vous l'évoquez un petit peu ?

AG : - Oui, ça va prendre du temps et c'est vrai que le processus qui s'est ouvert en janvier-février 2011, est un processus de long terme, aucune, aucune société ne se transforme de manière profonde dans son rapport à la politique, en quelques jours. Et d'une certaine manière, ce qui s'est passé avec l'éviction de Morsi, montre aussi qu'il y a une espèce de dynamisme révolutionnaire qui perdure. Et une des choses qui me semble être un des enseignements de ces révolutions depuis le début, c'est que les gens sont descendus dans la rue, c'est vrai d'ailleurs en Egypte, c'est vrai en Tunisie, à mon avis, c'est vrai en Syrie, ils ne rentreront plus chez eux, ils n'accepteront plus, je crois, l'imposition d'un régime autoritaire qui les réprime, les torture, les arrête de manière totalement arbitraire. Je crois que ça, c'est quelque chose d'important. Maintenant il faut effectivement du temps pour accéder à une démocratie plus, je dirais, plus apaisée, enfin, ça prendra d'autant plus de temps que l'Egypte est aussi confrontée parallèlement avec des problèmes économiques et sociaux terribles et que jusqu'à présent, aucun des pouvoirs successifs, ni des militaires, ni Morsi, ni jusqu'à présent ceux qui essaient d'exercer le pouvoir, n'ont avancé vraiment le moindre, le moindre programme de développement économique et social. Et je dirais aujourd'hui, on est dans un discours essentiellement politique alors que les soucis de beaucoup de gens, c'est la vie quotidienne et le développement économique et social, le chômage des jeunes, etc.

BH : - Oui, pour conclure, Alain Gresh, en une dizaine de secondes, c'est dans les prochains jours, prochaines heures que tout va se jouer, l'Egypte est vraiment sur une ligne de crète, tout peut encore arriver ?

AG : - Oui, les choses sont ouvertes mais je ne pense pas qu'il va y avoir un événement majeur dans les 3-4 prochains jours. Il y a un processus qui s'est ouvert, il y aura encore des avancées et des reculs mais comme je le dis, c'est un processus qui s'est ouvert en janvier-février 2011 et qui ne va pas s'achever ni demain, ni après-demain.


http://www.rtbf.be/info/emissions/article_alain-gresh-est-l-invite-de-matin-premiere?id=8044559&eid=5017893

Écrit par : L'enfoire | 09/07/2013

Je t'ai repris le rêve éveillé sur facture et te reprendrai le regard d'un clone et " comme si l'homme n'existait plus qu'en tant qu'entité simple "
Ta reprise ci-dessus des propos d'Alain Gresh était un régal.
Ici en Asie, on a coutume de dire que la gentilesse est une faiblesse.

Écrit par : alain sapanhine | 09/07/2013

Je ne suis pas étonné de ce que pense un asiatique de la gentillesse comme une faiblesse. Le bouddhisme est une philosophie et non pas une religion. On ne pense absolument pas comme un chrétien ou dans l'islam qui parle de bien et de mal... comme une recherche indéfinissable et obligatoire.

Je suis occupé à relire un livre de "Serment des limbes" ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Serment_des_limbes ) que j'ai lu à sa sortie.
Le thème des expériences de mort imminente (EMI), vécues par certaines personnes réanimées après un coma avancé ou une mort clinique, et en particulier des EMI négatives où le vécu satanique remplacerait le vécu divin dans les limbes et où certains adeptes du satanisme utiliseraient l'iboga pour recréer une EMI négative.

Rien de très rapprochant de l'article? Pas si sûr. La recherche du Diable par l'EMI, c'est un peu, ce que recherche certains en se positionnant comme des chamans. Les Derwiches tourneurs ( http://www.youtube.com/watch?v=j2rp9tL4yKU ) en est des formes.

La situation égyptienne me venait bien à propos pour cet article.

La révolution démocratique suivi d'une contre révolution tout aussi démocratique.
Du moins en apparence.

J'aime l'Egypte au travers de l'égyptologie.. ( http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2005/09/16/l-eveil-d-une-passion-egyptologique.html )

J'avais déjà ressenti déjà que ce n'est pas ce qui intéressait les Égyptiens d'aujourd'hui.

Extrait: L'Egypte antique a seulement montrer ce qu'est l'adoration de la vie sur Terre dans un mystère de la vie, de la mort et de l'au-délà compensé par l'imagination et peut-être, pour certains, par la foi.
Dans les écoles égyptiennes, l’enseignement de l’égyptologie n’est malheureusement pas à la hauteur de ce qu’on aurait pu en attendre pour perpétuer les connaissances de leur histoire millénaire et pour assurer sans risques cette manne pécuniaire apportée par les touristes. A la question d'un journaliste pour tester l'intérêt de jeunes écoliers égyptiens pour les temples, la réponse fut: "Jamais visité, c'est pour les touristes". Quant à la connaissance au sujet de la fuite en Egypte de Pharaon, la réponse fut : "Avant de périr, car Pharaon s'est noyé en suivant Moïse, il a tué la reine qui s'était convertie à l'Islam". Là, il y a du travail à faire !
Si les édifices publics ou privés foisonnent d’enseignes lumineuses figurant la représentation du dieu Horus pour éveiller l'appétit du touriste, l’école suit plus le chemin de l’enseignement de l’Islam que celui de l’Egypte antique.

L'Egyptien est friand de "nokta", ces blagues politiques qui raillent les puissants et leur président Moubarak. En voici une:
"Avant les élections, les électeurs proposaient à leur dirigeant de préparer un discours d'adieu. Le dirigeant, lui, s'est demandé ensuite où devaient partir tous ses concitoyens".
Une autre? Une petite annonce d'offre d'emploi pour président demandait un expert ayant un minimum de 25 ans. Etait-ce de vie ou de pouvoir? Ce n'était pas écrit sur le journal.
L'humour a décidément toujours régné dans ce pays de bons vivants mais qui savaient se préoccuper de leur "après".

Les danseuses du ventre disparaissent ou doivent se cacher alors qu'il y a peu de temps, n'avaient aucun soucis à se faire.

Écrit par : L'enfoiré | 09/07/2013

L'Egypte, je ne connais pas mais me doute bien que lorsque tu parles de gentils, tu en exclus l'intolérance des dévoyés de l'islam.
Les habitudes restant d’incorrigibles habitudes, il enclencha le contacteur de son vieux frigo soviétique. L’étrange appareil qui l’avait reconnu à son pas lui offrit d’abord deux trois coups de cœur en sourdine pour prix d’une fidélité indéfectible, puis se mit à vrombir comme en ses plus beaux jours. Comme s’il était content de le revoir. Comme si c’était lui la femme de ménage. Comme si rien ne s’était passé dans cette course à rebours. Comme s’il n’existait plus en tant qu’entité simple. Comme s’il était seul témoin de sa détresse...

Dès que j'ai lu cette phrase, je savais où la placer...

Écrit par : Alain Sapanhine | 10/07/2013

Bonne remarque.
N'oublions pas d'où vient l'Egypte moderne.
Le royaume d'Égypte accède à l'indépendance en 1922. En dépit d'une longue tutelle ottomane puis britannique, sa culture reste aujourd'hui encore fortement marquée par l'identité arabe, dont le président Gamal Abdel Nasser fut l'un des plus célèbres pionniers.
Nasser est un peu le Kemal Ataturk de Turquie.
Lui, qui a rejeté les anciennes formes qui reviennent par les Frères Musulmans et qui à l'extrême, on retrouve chez les Salafistes aujourd'hui.
Les femmes voilées, Nasser n'aimait pas.
Le barrage d'Assouan, il a cherché des appuis chez les Russes.
Si le barrage a apporté quelques stabilités dans le cours du Nil, il a aussi fait déporter des populations et les alluvions n'ont pu continuer jusqu'à l'embouchure du Ni
L'année 1997, année des attentats de Louxor ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Louxor ), j'y étais au printemps.
Cela a été quelques années de disettes qui ont suivi.

Écrit par : L'enfoiré | 10/07/2013

Un point de vue venu de Russie

http://fr.rian.ru/blogs/20130710/198737072.html

Écrit par : L'enfoiré | 10/07/2013

Les 5 plus grands regrets des personnes en fin de vie

-ne pas avoir eu le courage de vivre ma vraie vie et non pas celle que les autres voulaient pour moi.
-avoir trop consacré de temps à mon travail.
-ne pas avoir plus exprimé mes sentiments.
-ne pas être resté en contact avec mes amis.
-ne pas m’être autorisé à être plus heureux.


http://www.marianne.net/gameover/m/gameover/Les-5-plus-grands-regrets-des-personnes-en-fin-de-vie_a22.html

Écrit par : L'enfoiré | 17/07/2013

Voilà Thomas qui travaille même en vacances.
Le billet de Thomas Gunzig : « J’ai dit une connerie »
Un billet et une photo par jour pendant un mois, c’est le défi que Thomas Gunzig a accepté de relever pour « Le Soir ».

http://www.lesoir.be/287127/article/debats/chroniques/2013-07-24/billet-thomas-gunzig-j-ai-dit-une-connerie

Écrit par : L'enfoiré | 24/07/2013

Une dédicace d'un copain:

Laissez Guy,
Ne mettez pas la moustiquaire !
Vous ne l’attraperez pas dans vos filets.

Y’en a qui
Ont couru les antiquaires
Pour trouver le piège qu’il fallait.

Y’a celui
Qui recruta des mousquetaires.
Leurs lames n’étaient pas très affilées.

Y’en a même
- j’en ai vu- qui astiquèrent
Leur gros flingues, leurs canons, leurs pistolets.

Mais toujours
L’animal était trop fier.
Entre leurs grosses pattes, il se faufilait.

J’en ai vu
Qui bourraient leur gibecière.
De papier pour faire croire qu’il l’avait.

Je ne sais
Quels moustiques les piquèrent.
Toujours est-il qu’ils en étaient pour leurs frais.

Laissez Guy,
Ne mettez pas la moustiquaire !
S’il te pique, ça ne sera pas exprès.

Laissez Guy,
Ne mettez pas la moustiquaire !
Tu le moinnses ? Il se marre, il boit du pt’tit lait.

Laissez Guy,
Son oeil rit sous sa paupière.
Tu le cherches, oui mais voilà où est ce qu’il est ?


http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/le-cul-sur-la-commode-chansons-139425#forum3790484

Écrit par : L'enfoiré | 10/08/2013

Pour la Journée de la gentillesse, la Stib répertorie les tweets méchants

Dans une vidéo, les employés lisent tour à tour les pires messages reçus sur leur compte Twitter.
l n’y a pas que les célébrités américaines qui se jouent des messages méchants que les internautes leur envoient, la Stib aussi.


À l’occasion de la Journée mondiale de la gentillesse, la Stib diffuse une vidéo originale dans laquelle ses employés lisent tour à tour les pires messages reçus sur leur compte Twitter.

Du message incompréhensible à l’insulte colorée, en français comme en néerlandais, les tweets sont lus à haute voix pour en souligner le ridicule.
Pince-sans-rire, la Société de transports bruxelloise accompagne la vidéo du message « Aujourd’hui, c’est la Journée internationale de la gentillesse, et pourtant… voici le genre de messages que nous recevons sur internet. Pour l’occasion, nous serons ENCORE PLUS gentils que d’habitude avec vous, bonne journée ! »
Nous lisons nos pires tweets pour la journée mondiale de la gentillesse :-) http://t.co/RZTOXlA0XM #WorldKindnessDay pic.twitter.com/Z7uWShK6AL

http://www.lesoir.be/706088/article/actualite/regions/bruxelles/2014-11-13/pour-journee-gentillesse-stib-repertorie-tweets-mechants

Écrit par : L'enfoiré | 13/11/2014

Une étude diligentée par trois universités américaine dit que la gentillesse, la capacité à coopérer ne paient pas ou rapportent moins (5% pour les femmes et 18% pour les hommes). Un stéréotype?

La gentillesse n'est pas payante au travail
Des chercheurs nord-américains ont publié une étude montrant que le salaire des employés "amicaux" est inférieur à celui de leurs collègues moins cordiaux et qu'ils ne sont pas pris en compte lors de l'attribution de postes à responsabilité.
L'étude, menée par des chercheurs des Universités de Cornell, Western Ontario et Notre-Dame, se base sur des données recueillies depuis plus de 20 ans auprès de 10.000 salariés de tous les âges et de diverses professions.
L'écart de salaire négatif entre les employés aimables et leurs collègues moins gentils serait de 18% pour les hommes et de 5 % pour les femmes, ce qui correspond à un manque à gagner total annuel de 9772 dollars pour les hommes, et de 1882 dollars pour les femmes.
L'amabilité masculine ne fait visiblement pas partie des attentes de comportement au travail.
Preuve de l'inégalité des sexes au travail, les hommes les plus sympathiques toucheraient un salaire plus élevé que celui des femmes peu aimables, qui perçoivent pourtant les salaires les plus importants de leur sexe.
Les différences salariales basées sur l'amabilité des travailleurs s'expliquent par leur position hiérarchique au sein de l'entreprise. Les employés recommanderaient moins leurs collègues agréables pour des postes à responsabilité, quelles que soient leurs compétences.
Les employés moins amicaux n'hésitent pas à faire valoir leurs droits et compétences lors d'une revalorisation, ce que répugnent à faire leurs gentils collègues.
Cependant, l'agressivité n'est pas systématiquement la clef du succès et les candidats sympathiques ont plus de chance d'être embauchés, selon une étude de l'Université du Minnesota.

http://express.fb.emakina.addemar.com/c2870/e87924186/h44e88/l202066/index.html

http://www.rtbf.be/video/detail_jt-19h30?id=2040514 (22:20)

Écrit par : L'enfoiré | 04/09/2015

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