24/02/2018
Au chevet du livre
La semaine dernière, le Vif publiait un dossier sur la nouvelle Foire du Livre de Bruxelles qui s'ouvre du 22 au 25 février et qui réunit tous types de créateurs dans le domaine du livre.
Ce dossier donnait une occasion de se rendre compte de l'évolution des écrivains, des lecteurs et des éditeurs dans l'actualité.
Notre radio "La Première" en avait parlé toute la semaine dans des émissions que j'ai podcastées.
Alors, revoyons tout cela dans un ordre aléatoire.
Une entrée gratuite en poche pour samedi et dimanche. J'avais planifié de m'y rendre malgré le froid glacial qui sévit sur Bruxelles.
Au chevet du livre?
"Retour sur quelques études, problématiques et innovations qui éclairent, inquiète et secouent le secteur. Depuis, 2010, le marché du livre de langue française poursuit chez nous sa décroissance", disait le chapeau du dossier..
Assistons-nous au chant du cygne du livre avec un médecin qui assisterait son patient mourant?
C'est vrai qu'on pourrait le penser.
Il y a peut-être plus d'écrivains (et certainement plus de livres) que de lecteurs aujourd'hui.
Quand tous les jours, on voit arriver sur les étales des magasins les nouveaux livres, on ne peut que penser que les invendus vont être nombreux.
Tout le monde écrit des fictions, des romans, des livres papier sur tous les sujets imaginables.
Internet n'est pas en reste dans des niches très caractérisées.
Dans la Foire du livre, il y a pléthores de sujets et de secteurs qui naviguent au "Théâtre des mots" ou au "Palais de l'imaginaire" (deux pavillons bien nommés de la Foire) à se faire bousculer les neurones de nos réflexions.
2018, une année charnière?
"2018 risque de constituer une vérité année charnière pour le secteur de l'édition en Belgique. Depuis 35 ans, le syndicat des libraires francophones de Belgique se bat pour un projet de protection culturelle du livre. Un décret a été adopté pour abandonner la tabelle qui rend le prix des livres français de 10 à 15% plus cher en Belgique".
Un prix unique des livres a été aussi fixé et ne sera plus dépendant de l'endroit où on les achète avec des réductions à des "prix discount": .
Les librairies spécialisées sont devenues de ce fait, plus compétitives face aux grandes surfaces.
Le Club au Wolluwe Shopping fonctionne déjà mieux.
La librairie "Le furet du nord" à Lille a décidé de s'installer en Wallonie.
En 2016, la répartition se présentait avec 26% de part de marché pour les éditeurs belges et 74 % pour les éditeurs étrangers pour un total de 240 millions d'euros...
Quant à la tabelle, on ferait bien de l'annuler aussi pour les magazines en provenance de l'étranger.
Rendre la concurrence par le seul prix faisait oublier la qualité.
Seule la BD, la bande dessinée, était encore en progrès en Belgique.
Un prix moyen d'une vingtaine d'euros plus en fonction de l'éditeur et de la renommée de son écrivain qu'à l'épaisseur du livre et donc du temps qu'il a fallu pour l'écrire.
Le format poche, plus petit et moins cher, doit attendre une période de vie sous forme de grand format, avant de paraître.
C'est peut être toute la culture qui est en crise dans certains secteurs.
L'adoption d'un livre plutôt qu'un autre est dépendant de tellement de paramètres.
Quand il s'agit de romans, c'est surtout le genre (souvent sexué), la renommée de la maison d'édition, la force de frappe d'une couverture, la publicité qui passent par les interviews des romanciers qui entrent en jeu dans le choix d'un prospect lecteur.
Le bouche-à-oreilles organise la suite de l'opération séduction.
Que lit-on et qu'écrit-on aujourd'hui?
Le billet "Lit-on encore du Marcel Proust?" posait la question du philologue nommé Elliot.
"Poser la question, c’est hélas ! y répondre." commençait-il par écrire.
En dehors d'un écolage en philologie, pour y trouver une philosophie d'une époque révolue, je ne vois pas pourquoi le mot "hélas" a sa raison d'être dans ce cas.
Louis-Ferdinand Céline considéré comme "l'un des plus grands novateurs de la littérature française du XXe siècle, introduisant un style elliptique personnel et très travaillé qui emprunte à l'argot et tend à s'approcher de l'émotion immédiate du langage", dit Wiki.
Il renait de ses cendres par la présentation de Luchini qui a étudié par cœur, ses formules alambiquées pour les restituer avec un talent humoristique.
Le problème c'est peut-être que l'auditeur des phrases de Céline en rie sans toujours tout comprendre des finesses de la langue de l'époque.
"Quel que soit le support, le lecteur-loisir et du polar policier remporte les suffrages.".
Pour les autres genres, c'est évidement en automne que l'édition se réveille à la sortie des prix littéraires qui donnent un coup de pouce à l'édition et à la lecture.
Il faut des lecteurs mais aussi des consommateurs, acheteurs de livres.
Quant aux éditeurs, un esprit de rentabilité à leur agrafer sur l'épaulette, n'est pas à négliger.
Il faut des lecteurs-consommateurs-acheteurs de livres.
Dans le choix d'un livre, le style et la forme comptent parfois moins que le fond.
Un coup d'oeil dans les grandes-surfaces pour se donner une idée de ce qui sont les tops 10 des ventes.
"Les recommandations informelle gardent la cote. Le moteur de recherches, les résumés des livres de Wikipedia s'accompagnent du conseils du libraire spécialisé, orienté par la recherche du client. Mais, souvent, c'est Amazon qui fait le reste en fournissant des livres dans des délais records au prix plancher.".
"Le prix du livre, jugé trop élevé, explique la frilosité des lecteurs".
La culture est une consommation particulière. Universelle, elle n'use pas quand on s'en sert.
On ne peut s'arrêter au prix quand on veut lire. on peut consommer de la culture chez le libraire, à la bibliothèque.
Puis, il y a les livres étrangers qui paraissent initialement dans une autre langue.
Traduire un livre reste toujours une sorte d'importation au bout d'une langue au risque de trahir la version de l'auteur initial: "Traduttore, traditore".
Pour rester crédible, le traducteur se doit de suivre le style natif de l'ouvrage, tout en imaginant l'histoire comme s'il l'avait vécu lui-même et en connaissant les endroits originaires de l'histoire.
"Parler de traduction automatique, efficace et fiable par l'intermédiaire d'une machine, reste un non-sens. Il faudrait que la langue soit aseptisée, décolorée, banalisée, standardisée, réduite à quelques centaines de mots, codifiée par un minimum de grammaire, structurée de manière simpliste, nettoyée de toute figure de style, privée de tout ce qui fait sa beauté et son élégance, des subtilités de l'humour comme le serait un mode d'emploi pour une machine à café ou celle des tweets de Donald Trump. La traduction n'est pas un métier, c'est un art"", écrit Luc de Brabandere dans "Homo informatix".
Au fond, seule l'originalité devait prévaloir pour créer l'étonnement d'un lecteur.
C'est pour cela, que le titre du nouveau livre de Patrick Roegiers, "Le roi, Donald Duck et les vacances du dessinateur", m'avait amusé.
Le sujet était présenté ainsi: "Hergé, le père de Tintin, et Léopold, le roi des Belges, se rencontrent au bord du lac Léman, en juillet 1948. L’un est en dépression, l’autre en exil. Ils sont les protagonistes d’un film où ils jouent leur propre personnage et qui se tourne à mesure que le roman s’écrit. La distribution comprend Marlène Dietrich, Humphrey Bogart et Ava Gardner notamment, mais aussi Tex Avery, Walt Disney et Harold Lloyd. Le film est dans le roman, le roman est dans le film.
Un livre vraiment original, drôle, inattendu, mordant et sarcastique, où la virtuosité s’allie à la plus haute fantaisie.
Dans Une succession logique et amusante de quatre chapitres:
- Paradis des eaux troubles
- Principe du rire contradictoire
- L'art de la plaisanterie perpétuelle
- L'équation du retour improbable.
Patrick Roegiers est aussi un ancien condisciple de quelqu'un qui est passé quelques fois sur cette antenne comme rédacteur ou commentateur et qui signait "Alain Sapanhine".
Il y a trois ans, Alain a écrit un livre qui a Cuba pour cadre.
Je l'avais lu et conseillé. Il n'est pas encore arrivé à la publication chez un éditeur. C'est dire qu'écrire ne trouve jamais de fin suffisamment honorable pour un écrivain.
Patrick Roegiers a un nom confirmé dans l'édition,
ce qui fait toute la différence.
Son interview apparaissait en fin du dossier du Vif:
Vol au-dessus d'un nid de coucous.
La Foire du livre de Bruxelles 2018
Cette année, une chasse aux livres, sous la direction du logiciel Neareo, prévu sur Android ou iPhone apportait une preuve de plus que le numérique a changé la donne.
En 2016, lors d'une autre Foire du Livre, j'écrivais "Lire et écrire, une forme de bonheur?".
En 2014, "L'histoire avec sa grande hache".
En 2012, "Sex, books & Rock n'Roll"
En 2011, "Dis-moi ce que tu lis, je te dirai ce dont tu rêves" s'intéressait à la "fureur de lire" des lecteurs vingt ans auparavant.
La mise à l'abîme de la lecture était-elle programmée sans réveil drastique et brutal?
L'entrée de la Foire du livre, pour la troisième fois, est gratuite.
Une inscription via Internet, seulement demandée pour accélérer les inscriptions et pour dénombrer les fidèles lecteurs potentiels.
Cette année, même topo, même entrée gratuite demandée "on line".
Le but toujours le même: une rencontre avec les auteurs des livres et leurs dédicaces comme consécration personnalisée sur la première page des livres.
Quant à la place des Belges en littérature, c'est pas gagné sur facture:
Le thème 2018 "Sur la route"
"Thème littéraire par excellence, la route ouvre tous les possibles pour peu qu’on décide de l’emprunter, sans a priori, sans œillères et le cœur ouvert, pour questionner les diversités, comme le fit Jack Kerouac il y a plus de 60 ans.
Ce thème générique qui invite au voyage et instille l'idée de l'immigration avec des écrivains voyageurs aux navigateurs au long cours. Les auteurs renouvellent le guide touristique, aux sportifs et aux aventuriers en repoussant leurs limites, sans oublier des thèmes plus graves, comme la route des migrants ou de la traite négrière, les sujets de rencontres en lien avec la route semblaient inépuisables".
Une foire du livre orientée de manière plus politique par sa présidente d'honneur Asli Erdogan.
Victime de la chasse aux sorcières déclenchée en juillet 2016, elle annonce tout de go: "Je suis un écrivain névrosé et égoïste. Je ne suis pas une héroïne". Son dernier livre "Le silence même n'est plus à toi" présente des chroniques politiques, réflexions sur l’écriture et l’exil dues aux pesanteurs archaïques de la vie quotidienne en Turquie.
Mon droit d'entrée me réservait déjà une matinée bien chargée de coups de cœur au petit bonheur la chance et d'une visite du hasard qui fait bien les choses au moment où on ne s'y attend pas.
Les années précédentes, j'avais déjà rencontré ou simplement vu Thomas Gunzig, Jérôme Colin, Victor Lazlo, Dany Laferrière et bien d'autres.
Je ne vais pas faire plus intello que le libraire aux conseils judicieux. Je ne connaissais que très peu d'écrivains présents à cette occasion.
Il n'y a pas de règles qui prédispose le choix des lecteurs et pas plus pour l'écrivain lors du choix du sujet qu'il va traiter dans son prochain livre.
Tout est conjoncturel.Tout passe, tout casse et tout lasse plus vite que par le passé en ce 21ème siècle qui connait le réseau du net.
Cette chasse aux livres pourrait se poursuivre toute l'année en seconde main, en seconde lecture, offerts par des lecteurs qui voudraient rajeunir leur bibliothèque."Lire c'est voyager; voyager, c'est lire", écrivait Victor Hugo.
Jeudi, un atelier d’écriture : "En route vers le bonheur de dire et d’écrire" …
Dimanche matin, comment éditer un livre sur la Scène Fintro.
- 10h: Éditer en 2018
- 11h: Publier un livre à 60 ans
- 12h: Faire parler d'un livre
C'est dire que l'envie d'écrire chatouille les esprits autant que la lecture.
Puis, vient le premier livre, c'est souvent en relation avec son autobiographie ou avec un épisode de sa vie.
L'ivresse du premier livre
Sébastien Ministru en a fait l'expérience avec son livre autobiographique "Apprendre à lire Le père, le fils et l'amoureux" dont il a fait la promotion à la RTBF où il travaille
Le copain Bernard, alias "C'est Nabum", se plait a écrire un billet quotidien comme discipline journalière.
Quand c'est gratuit, les lecteurs s'en foutent bien du temps que l'écrivain a mis pour écrire le billet ou le livre de son cru.
"Tourner la page", c'est un opération automatique si on "donne du sens", "au temps des livres" après un "clavardage intime" et "des mots qu'il faut libérer".
Longtemps, je lui ai répété qu'il devrait écrire un livre.
Il me répondait qu'il ne s'en sentait pas capable.
Puis un jour, il y est passé.
Il a écrit son premier bouquin "Règlement de conte sur la Loire", cosigné dans un concerto à quatre mains SVP, en disant "je voit la vie en prose".
Dans la suite, il a connu "Le poids d'un livre" qui passe par l'indifférence des autres qui tue qu'il effaçait en les invitant sur les traces du tueur des bords de la Loire pour les réveiller.
Il faudra que je lui demande ce qu'il en pense après coup et s'il est prêt à recommencer l'opération de séduction dans un deuxième roman.
- N'as-tu jamais eu envie d'écrire toi-même?, demandais-je récemment à mon copain Don Quichote.
Blogueur de micro-livres hebdomadaires, parfois en tant qu'écri_vain, je participe aussi à la "débauche d'écritures" qui jaillit de partout et sous toutes les formes.
Mes deux premiers eBook étaient des constatations de ce que l'évolution du numérique allait apporter comme conséquences dans le futur: "Un Grand Maître virtuel" et "Une Grande Gaufre".
Tout était grand à cette époque dans ce domaine de l'imagination...
Dans la foulée, ce fut une autobiographie romancée, peut-être banale, avec "L'envie dans le regard".
Quand on n'a pas de "vie extraordinaire", il vaut mieux écrire des fictions, des inventions d'autres vies plus aventureuses.
Je ne m'en suis pas privé en 7 épisodes dans un temps d'imagination.
La fiction impacte la société comme disait la chronique de Safia Kessas
Beaucoup de livres sont sortis à la suite du décès de Johnny.
En 2013, le livre "Dans mes yeux" signé par lui, n'était pas "écrit par ses propres mains" mais par celles d'un nègre.
Quand on ne sait pas écrire soi-même de manière expressive, il reste cette solution pour traduire ses pensées intimes et garder des traces de son passage sur cette terre.
Pourquoi ai-je choisi des eBook, plutôt que des livres publiés sur papier?
Plusieurs raisons pour cela, avoir eu une profession d'informaticien et avoir entendu que le papier disparaissait, que c'était Internet qui allait révolutionner le monde, que tout devenait multimédia grâce au son, à l'image et à la vidéo, qu'écrire une passion gratuitement, en "freeware" comme on dit dans la novlangue apporte une liberté de plus, et sans l'intermédiaire d'un éditeur qui n'y verrait aucun intérêt personnel, que le livre numérique donnait la possibilité de l'amender, de le compléter au besoin par des commentaires... et ainsi remporter une bataille de la prescription.
Pour moi, le livre papier est trop statique ou en manque de spontanéité et de possibilité d'y apporter des corrections. Il ne permet pas de vivre une action en directe comme s'il s'agirait d'un feuilleton qui se construit en même temps que son écriture.
Quand il arrive au moment de sa parution, le livre papier est peut-être déjà obsolète.
Un jour était née l'écriture, le lendemain naissait la lecture.
Mais, si lire est devenu un plaisir que l'on peut partager en séquence avec d'autres, écrire reste un travail d'intello solitaire.
Les mots devraient alors parler d'eux-mêmes.
Pourtant ces mots n'expriment souvent qu'une manière interprétée d'une situation limitée à une langue et donc à un environnement tout aussi limité dans l'espace par sa diffusion souvent locale.
Le numérique chatouille ou grattouille les pensées courtes.
L'usage de livre par l'intermédiaire d'un liseur ou une liseuse professionnelle, augmente, en livrant les intonations, les émotions et les impressions clé sur porte, au rayon "tout fait et du prêt à porter".
<<<-- A la fin du livre de Patrick Roegiers, une page explique la "manœuvre de l'écriture".
Les jeunes cherchent parfois leurs mots et les seniors comme Patrick, Alain et moi-même ne les trouvons plus toujours.
De nos jours, lors de son embauche, on ne demande plus au jeune s'il sait lire, mais s'il peut écrire des rapports, des idées, des n'importe quoi pour n'importe qui mais jamais de romans et encore moins des fictions.
On veut du réel, du tangible, dans ce monde-là.
Ce qui fait qu'écrire devient prend la forme de tweets sur Facebook à laquelle, il faut répondre au moins en pressant le bouton "J'aime" pour ne pas paraître innocent à la modernité.
Le boom des audio-livres est acté aux États-Unis avec 20% de nouveaux audio-lecteurs chaque année à cause de son format limité sur clé USB ou podcasté sur tablettes réunissant le son à l'image. Sonobook et le studio 5 sur 5 s'occupent de la question chez nous.
Brice Depasse et les édition Lamiroy relève le défit de publier un livre en direct en quatre jours.
Pour moi, l'écriture d’un livre papier ou virtuel est un processus trop long et trop complexe pour que je relève un tel défit.Écrire tout comme dessiner et peindre, apportent un art créatif aux impressions multiples et qui doivent restés floues et interprétable par un lecteur lambda.
Il faut rêver plusieurs nuits, en rêvasser plusieurs jours non successifs, pour devenir soi-même et vivre ses en place de personnages.
C'est en partie pour cela qu'à l'école, j'étais une nullité en rédaction et en dissertation.
Peut-être diriez-vous que j'aurais mieux fait de rester dans l'ombre sans tenter le diable de l'écriture.
Et peut-être, vous répondrais-je alors que vous avez raison, mais que c'était un challenge personnel.
Pendant ma vie active, les vacances étaient un des seuls moments privilégiés à la lecture.Quant à écrire, pendant l'activité de ma vie, je n'en aurais jamais eu le temps...
La retraite a pu renverser le cycle.
Hier, il y a eu un petit cadeau inédit sur une matinée à l'écoute de La Première radio.
Je vis partiellement cet exercice à l'écoute de cette radio, tous les matins mais à partir de mon lit.
La vague du livre numérique est en phase de consolidation, le livre papier vivrait sa revanche avec les artistes gagnants.
Bien sûr, c'est ce que vivent tous les métiers de création à la recherche d'un renouvellement.
Patrick Roegiers, lui, terminait son livre en écrivant:
- Le roman et le le film s'étaient achevés par une pirouette. Tout n'était qu'illusions. La vie est-elle autre chose qu'une plaisanterie?
Encore faut-il pouvoir décrire cette vie ou la dépeindre pour en faire une richesse de la passion.
Cette fois, je ne donnerai pas de commentaires au sujet de la Foire du livre 2018 et de ce qu'on y rencontre.
Thomas Gunzig l'écrit tellement mieux que moi.
A la semaine prochaine, je vous réserve de nouvelles aventures livro-blogueuses.
Eriofne,
Les photos de samedi matin:
Et ... dimanche
2 mars 2018: Un premier livre d'une auteure flamande Lize Spit qui a écrit "Débâcle". mais aussi traduit en français
On en parlait sur la Première
L'embaumeur
Charcone
La petite fille à la balançoire
La fille derrière la porte
Cinq matins de trop
Station eleven
L'oiseau des morts
Charlotte
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Commentaires
L'enfoiré
Voilà le prochain billet sur le sujet
Au pilon
Le triste point fatal
Une aventure éditoriale qui s’achève en eau de boudin, ce ne doit pas être nouveau ni hélas exceptionnel. L’auteur place tellement d’espoirs déraisonnables dans l’illusion de la consécration, que bien souvent le principe de réalité le rattrape et le cueille, à moins qu'il ne le fauche sans rémission, le laissant sans force sur le bord de la route en plein doute. Vendre un livre n’est pas une mince affaire d’autant plus que les grandes librairies sont totalement inféodées aux maisons d’édition nationale tandis que le lecteur n’a de curiosité que pour ce qu’il a vu à la télévision.
Même quand il sait tout cela, « l’écriveur » local se pense au-dessus de la mêlée, espère que le public saura faire preuve de lucidité en reconnaissant ses immenses mérites tandis que le bouche à oreille brisera la loi du silence. Il se leurre en bien des points et sans doute en priorité sur son talent, qui hélas lui fait cruellement défaut. La chute est redoutable, le naufrage terrible avec des pauvres ouvrages qui restent sur les bras des uns et des autres.
Les pauvres bouquins sont sans doute victimes d’un travail d’édition quelque peu bâclé - ce qui ne fait qu'aggraver les choses - d’une promotion totalement défaillante - il ne fallait pas s’attendre à mieux - d’un désintérêt de la maison pour le démarchage des clients potentiels et d’un prix de vente parfaitement déraisonnable. Tout cela fait que le fiasco est inexorablement au rendez-vous.
Que faire dans pareil cas ? Ceux qui disposent des droits sur l’ouvrage, souhaitent légitimement faire le vide dans leurs innombrables réserves. Un livre qui ne se vend pas prend plus de place que celui qui s’arrache (si jamais cela existe en cet endroit). C’est une donnée incontournable à laquelle il convient de remédier de manière expéditive. En commerçant avisé, le vendeur se propose de solder à l’auteur le reliquat d’un espoir déçu à un prix qui permet encore de faire quelques bénéfices.
L’auteur comprend alors que son cher livre est menacé de disparition. L’alternative est simple, mettre la main au porte-monnaie et prendre sous sa coupe ses enfants qui n’ont pas trouvé familles d’adoption, ou bien les sacrifier aux mâchoires terrifiantes du pilon. Dans mon cas, le choix est simple, lassé de vendre seul les livres quisortent de cette grande maison, je renonce à m’embarrasser une fois encore de cette obsession.
C’est donc la mort dans l’âme que je prononce la peine de mort à mes bonimenteries du Val d’Or. Cent cinquante ouvrages qui sont restés sans acheteur et qui finiront en poussière, en pâte à papier, en confettis ou je ne sais quelle forme réductrice. C'est à bien y réfléchir la manière la plus adéquate de clore cet épisode, de tirer un point fatal à cette lamentable erreur.
J’avais cédé aux belles paroles, je pars sans un regard pour ceux qui m’ont déçu au-delà du possible. Je broie du noir et du papier, le pilon réduit à néant le rêve de gloire littéraire. Il est vrai qu’à bâcler un ouvrage, à ne pas lui accorder mise en page et présentation, il est devenu un objet sans intérêt qui ne peut que sombrer dans l’oubli.
Je réussis le tour de force de n’avoir même pas en ma possession un exemplaire convenable et complet, ni du premier ni du second recueil de contes. C’est dire si cette expérience s’inscrit totalement et irrémédiablement dans la colonne pertes et déboires. C’est ainsi que jamais plus je ne vais tenter le diable et mon infini orgueil, il n’y aura pas d’autres Bonimenteries sur les rayons des librairies qui n’en ont que faire.
Je souhaite bonne chance aux auteurs qui poursuivront ou entameront une collaboration avec ces personnes. Je sais désormais que les salons du livre, ce n’est pas fait pour moi. Un auteur qui s’affiche comme une plante verte derrière une table sur laquelle s’étalent ses ouvrages, ce n’est pas ma tasse de thé. Il me faut parler, raconter, faire le spectacle et c’est précisément ainsi qu’il convient de ne pas agir dans cet univers sérieux à en mourir.
Au pilon ! La formule m’amuse ! J’en suis même assez fier. Pour un trou du C... comme moi, je ne pouvais rêver mieux pour faire un pied de nez final en guise de conclusion. Le roman seul, trouvera grâce à mes yeux, à la seule condition d’être en auto-édition. Le prochain est en route tandis que le premier est presque épuisé. Que mes détracteurs se réjouissent, j’ai lamentablement échoué dans cette aventure littéraire.
Épiloguement leur.
Écrit par : C'est Nabum | 24/02/2018
Répondre à ce commentaireBonjour Bernard, alias C'est Nabum,
J'ai très vite compris que l'engouement passager de vouloir écrire pour la "galerie" et devenir "une plume" dans le jargon de l'édition, ne serait pas pour moi.
Comme je l'ai dit à Don Quichote, on écrit pour son PROPRE plaisir.
Un plaisir qui commence par la recherche qui environne l'écriture des ses références et qui vous instruit.
Les autres ne vous apportent jamais qu'une flamme éteinte à votre travail.
Ils s'en foutent.
Ils s'en amuse parfois et parfois ils en redemande.
Beaucoup de peintres ne deviennent célèbres qu'à titre posthume.
Alors, bizarrement, leur œuvre picturale prend de la valeur.
Je vous laisse...
Je m'habille chaudement.
J'enfourche mon vélo et je vais à cette Foire du Livre que je connais bien pour une visite rapide et générale.
Demain, elle sera plus précise, plus concise, avec une mission : remettre une lettre à Patrick Roegiers...
Facteurement mien
Écrit par : L'enfoiré | 24/02/2018
Un livre comporte plusieurs phases :
- inventer ou rapporter une histoire, c'est facile
- l'écrire, ce n'est finalement pas si compliqué que cela
- le perfectionner pour passer la rampe, c'est là que le travail devient vraiment compliqué. Il n'y a que des génies comme Simenon, Zola et si peu d'autres à avoir les moyens intellectuels ou la facilité innée d'être à la fois aussi prolifiques que talentueux.
Aux USA, toujours aux USA, les " grands " ont pour la plupart des équipes allant jusqu'à vingt personnes pour mener à bout ce qui n'est plus un livre, mais un plan marketing bien conçu, efficace.
Les SAS, pour prendre un exemple littérature de gare, furent un grand succès. Une analyse même brève de style démontrent qu'ils ont été écrits par des dizaines de nègres différents, des hommes de l'ombre. De Villiers se contentait d'historiettes entendues chez ses potes des Services Généraux. Il ne se déplaçait même pas sur place pour saisir l'âme des pays qu'allait mater son super héros Malko, lequel tombera obligatoirement deux trois gonzesses canons, toujours aux croupes callipyges et zigouillera autant, parfois plus, de méchants dans la jungle, à Moscou, à New York. Bien joué, il a accumulé un pactole sans jamais avoir rien décrit, sinon des noms de rue empruntées au Guide du routard, ce routard qu'il n'a jamais été. Le triomphe à deux balles d'un gars qui n'a jamais creusé un caractère, que ce soit d'un peuple ou d'un individu.
Romain Gary a reçu deux fois le Goncourt sous deux noms différents. Les grosses maisons d'édition, seules à croire que leur nom ronflant est garant de la qualité de leurs poulains, auraient-elles plongé dans le piège, ou seraient-ce elles qui l'ont inventé ? Un Goncourt de partage entre puissants, sans quoi jamais personne n'aurait entendu parler de l'illisible " Jardin d'acclimatation", fruit d'une année de disette littéraire. En fait, elles ne donnent aucune chance aux moins que rien... Risque zéro. En dessous de 3.000 exemplaires, elles sont perdantes. Sur dix qu'elles ont à leur présentoir, elles savent pertinemment que seuls deux comptent, mais il faut faire semblant de. Concluez vous-même. Des financiers dont les auteurs best-offs, ceux qui vendent à coup sûr, finiront usés, mentalement épuisés. Amélie Nothomb doit contractuellement sortir un bouquin par an. Inégaux quoique de qualité, ils dépassent à peine le nombre de pages d'une nouvelle. Coent voulez-vous qu'elle fasse autrement ?
J'vous parle même pas des libraires assassinés par Amazon, paix à leur âme.
Les petites maisons se battent, elles sont cent fois plus méritantes de jouer le jeu et le miracle se produit parfois. Rarement, mais elles gardent le feu sacré.
Là où je rejoins Guy, c'est que le travail d'écriture est d'abord un acte de volonté. Dans un monde qui ne lit plus, c'est même un apostolat. Seul Narcisse peut croire que son oeuvre va passer le cap au détriment de ses deux mille concurrents qui, eux, resteront tout naturellement sur le carreau. Il finira au mieux dans l'auto-édition avec cinq ou dix exemplaires vendus à la famille, un nombre conséquent de briquettes de papier compressé pour alimenter le feu ouvert et un minimum, vraiment un minimum, de 4.000 euros dans le baba. Pour le coût de la maquette ...à condition qu'il s'engage à en écouler 500, sinon c'est plus cher, cfr éditions Mélibée et autres.
Lullu.com, c'est se condamner à devoir payer plus cher à la pièce que le prix de vente d'un Follio ou d'un Livre de Poche. La bonne affaire...
Reste Scribay qui est une plateforme d'essai. Parait-il qu'il est lu ici et là par les pros du secteur. Mais bon, son évolution récente sert à vous proposer des correcteurs payés à la ligne. Tout le monde vit finalement aux crochets de ceux qui n'ont rien. La survie est à ce prix.
L'édition électronique indépendante demande des compétences très particulières, en général antinomiques avec le sens de l'écriture. Assurer la diffusion est un tout autre métier, piraté qui plus est par de pompeux agents littéraires qui vont encore piquer à l'auteur méritant un quart des 8% hors TVA du fruit de son travail.
Je n'aime pas Houllebecque, mais lui reconnais le mérite d'avoir osé dire : vous me voulez ? Et bien, ce sera 13% ou rien. Il a obtenu gain de cause.
Le pire de ma carrière d'auteur-prospecteur, je l'ai entendu d'un merchandiser du secteur papier, un directeur de publications qu n'a sans doute jamais été capable d'en concevoir une :
" Oui, c'est pas mal. Mais vous êtes vieux. Si cela marche, vous n'aurez plus le temps d'en écrire d'autres et moi, je ne m'y retrouverai pas "
Vingt envois d'un manuscrit-papier de 200 pages A4 reviennent plus ou moins à 600 euros, frais d'envoi compris. Autant dire que si vous êtes chômeur travailleur acharné, c'est financièrement inaccessible. Recyclez-vous en plombier si vous ne voulez pas crever de faim. Et ces salopes de grandes maisons n'acceptent même pas d'envois par Internet, du conservatisme pur. En sus, elles ne vous liront jamais. Des comités de lecture bidons et un stagiaire qui, au meilleur des cas, prendra trois minutes à lire dix lignes prises au hasard. Le pauvre, il est tenu de le faire au moins 50 fois par jour. De multiples témoignages sont là pour le prouver. Elles font même des faux sur les forums spécialisés pour prétendre l'inverse, c'est dire.
Pour gagner du fric, la motivation de ceux qui n'en ont aucune, je leur conseille de noircir 80 pages sur le thème " les aventures du couple Halliday à Saint Barth " Un immense artiste le Johnny ...il a admis " être intervenu " dans les paroles de 80 chansons sur un total de 1.043. Et pourtant, son nom se trouve calligraphié en grand sur cinq livres qui se sont tous avérés être un relatif succès d'édition. Traduisez : qui ont contribué à améliorer sans risques le chiffre d'affaires.
Qui est le parent pauvre de cette histoire ?
Oui, je sais : on écrit d'abord pour soi.
Le salon du Livre, je n'y suis pas allé. Trop loin de ma tanière, mais j'aurais bien voulu montrer aux petits, éditeurs comme auteurs qu'on partage leur foi inébranlable dans leur désir de communiquer leurs émotions. Qui sait ? Un jour ce sera peut-être moi...
Il m'a fallu une demi-heure pour m'épancher ici. Cela fait du bien...
Écrit par : alain sapanhine | 24/02/2018
Répondre à ce commentaireAvoir un nom ou un pseudonyme, tout est là.
Où y avait-il la plus longue file pour recevoir une dédicace?
Chez Annie Duperey.
Comme par hasard.... La connaissance de celui ou celle que l'on voit au cinéma
Je vais te raconter l'anecdote de hier.
Hier, j'ai parlé avec Jérôme Colin ( http://flb.be/writer/jerome-colin/ ), journaliste, écrivain, interviewer que j'écoute presque tous les soirs avant de m'endormir quand il interview des écrivains de passage pour dernier opus.
Pendant qu'il parlait avec quelques personnes, je jetais un coup d'oeil sur son livre.
Quand il a eu fini, presque sans rire, je lui ai dit:
- J'ai un œuf à peler avec vous.
Il m'a regardé interrogatif sans rien dire.
- Oui, vous m'obligez à rester éveiller dans mon lit à vous écouter dans la retransmission de votre émission "Entrer sans frapper", lui dis-je.
Un titre que j'aime beaucoup.
Là, il a souri en disant:
- Rien ne vous empêche à fermer la radio.
- Oui, mais elle est intéressante. J'adore votre interlocuteur autiste d'Asperger, Joseph Schovanec ( https://www.babelio.com/livres/Schovanec-Voyages-en-Autistan--Chroniques-des-Carnets-du-mo/835948 ) quand il parle si on a tout le temps de l'écouter parce qu'il parle lentement, ce qui dit est tellement juste qu'on oublie qu'il a ce problème de différence.
Je lui ai dit que j'écrivais et que s'il voulait me trouver, il devrait chercher "L'enfoiré" sur Internet.
- Ce n'est peut-être pas ce que j'utiliserais comme pseudo, me dit-il.
- Oui, mais celui-là on le retient, lui répondis-je.
Aujourd'hui, il faut être différent pour sortir de l'ombre.
Or, moi, j'aime rester dans une ombre volontaire, solidaire et solitaire.
Chercher un créneau non encore utilisé. Avoir des idées... que l'on pense être neuves et puis les traduire comme on peut.
L'écriture n'est pas un travail. Ce sont les bonnes idées qui le sont.
De Houllebecque,, je n'ai lu qu'un ouvrage l'année dernière.
Être différent, c'est ne pas s'appeler de son nom, mais utiliser un pseudo qui marque et qui montre la couleur.
Quant aux suites de l'affaire Halliday, on a encore quelques années de potentiel scripturaux.
Cela ne sert à rien, mais cela rapporte gros.
Les gens se laisse berner avec la seule idée "Panem et circenses".
Comme ils n'ont plus le temps de lire, ils se lanceront sur les conneries de Fakebook avec une pression du bouton "J'aime" qui ne demande aucune précision.
En fait, les JO qui ont toujours été une trêve, un intermède pour se soupeser en temps de pays.
Après entre Trump et le copain nord Coréen, Kim, on retrouve après la guerre des boutons.
Écrit par : L'enfoiré | 26/02/2018
Tu parles de Houllebecque,
Je n'ai lu qu'un petit livre de lui. "Extension du domaine de la lutte" lorsque j'ai pris l'avion pour Malte en septembre dernier.
Une moitié du livre à aller et une autre au retour.
Il s'agissait d'un informaticien qui n'aimait pas son métier.
A la fin du livre, si je ne savais pas ce qu'était le métier, j'ai compris pourquoi il pensait se suicider.
Il terminait " Je suis désormais au centre du gouffre. Je ressens ma peau comme une frontière et le monde extérieur comme un écrasement. Prisonnier en moi-même.
L'impression de séparation est totale.
Elle n'aura pas lieu la fusion sublime, le but de la vie est manqué. il est deux heures de l'après-midi".
Le mal-être n'est ce pas la crème à raser de notre temps?
Écrit par : L'enfoiré | 26/02/2018
Un premier livre d'une auteure flamande Lize Spit qui a écrit "Débâcle". mais aussi traduit en français
On en parlait sur la Première
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/02/01/3793531701.MP3
Résumé :
La même année qu'Eva sont nés deux garçons dans le petit village flamand de Bovenmeer. Les "trois mousquetaires" sont inséparables, mais à l'adolescence leurs rapports se fissurent. Un été de canicule, les deux garçons conçoivent un plan : faire se déshabiller devant eux les plus jolies filles du village, et plus si possible. Pour cela, ils imaginent un stratagème : la candidate devra résoudre une énigme en posant des questions ; à chaque erreur, elle devra enlever un de ses vêtements. Eva doit fournir l'énigme et servir d'arbitre si elle veut rester dans le groupe. Elle accepte, sans savoir encore que cet "été meurtrier" la marquera à jamais. Treize ans plus tard, Eva retourne pour la première fois dans son village natal avec un bloc de glace dans son coffre. Cette fois, c'est elle qui a un plan.
Écrit par : L'enfoiré | 02/03/2018
Répondre à ce commentaireLa recette (presque) secrète pour faire un bon best-seller à lire sur la plage
Pourquoi certains livres attirent-ils plus l'attention des lecteurs que d'autres ?
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Il faut voir le regard offusqué de Judith Krans, auteur de best-seller à succès, quand Bernard Pivot lui parle de littérature "industrielle". C'était en 1984, le journaliste "bibliovore" consacrait une émission d'Apostrophes à la saison des best-sellers. Nous sommes en plein dans cette période, coincée entre le début de l'été et la rentrée littéraire de septembre.
Quels sont les livres qui figurent en tête des ventes ces dernières semaines ? Et quelle est la recette de leur succès ? Qu'en pensent les auteurs, petits et grands vendeurs. Focus sur ces livres (qu'ils soient en papier ou stockés dans une liseuse électronique) que vous avez mis dans votre valise.
En vacances, pas question de se prendre la tête. "Il parait que l’été, pendant les vacances, que vous soyez à la montagne, à la campagne ou sur la plage, vous préférez les romans populaires, les romans très romanesques, la littérature d’évasion à toute autre forme de littérature. Détente oblige, bien sûr", notait Bernard Pivot en 1984.
Musso et Levy : la force de l'habitude
L'affirmation est vraie encore aujourd'hui. Au sommet des hit-parades, les indétrônables sont là. Ils s'appellent Guillaume Musso, avec "La jeune fille et la nuit" (16e roman, le premier publié chez Calmann Levy après un divorce avec l'éditeur XO), et Marc Levy, avec "Une fille comme elle" (19e titre, encore et toujours chez Robert Laffont).
Musso et Levy, les deux machines de guerre de l'édition. Début juin, à l'heure où les fans de lectures commencent à préparer leurs vacances, ils occupaient les quatre premières places au top 200 des ventes. Ils sont suivis de près par Joël Dicker ("La disparition de "Stephanie Mailer") ou Michel Bussi ("Sang famille").
Tous ces auteurs jouent sur une force, explique Thierry Bellefroid, présentateur de l'émission "Livré à Domicile" sur La Deux : l'habitude. "Le lecteur adore revivre une émotion qu'il a aimée. Il tente donc de la retrouver en achetant le ou les livre(s) suivant(s) du même auteur. Ainsi sont nés Musso et Levy.
Mais aussi, plus récemment,
Michel Bussi, qui a mis un certain temps à s'installer mais qui, une fois le premier succès installé, a connu des ventes exponentielles au point d'être le deuxième plus gros vendeur de l'Hexagone aujourd'hui", analyse le journaliste.
Et puis il y a toujours bien l'un ou l'autre outsider qui vient se glisser dans le classement : Raphaëlle Giordano est de ceux-là. Cela fait des mois qu'elle figure parmi les auteurs les plus vendus pour "Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une".
Sans oublier le Goncourt qui connait en cette période son crépuscule avant d'être remplacé par le prochain lauréat désigné traditionnellement en octobre. Cette année, c'est Leila Slimani ("Chanson douce") qui profite de ce coup de pouce très envié dans le monde de l'édition.
Comment faire un bon best-seller ?
Mais comment s'assurer une place sur les tables de librairie, bien en vue ? Pour Bernard Werber, qui a connu le succès dans les années 90 avec sa "Trilogie des fourmis", c'est un secret bien mal gardé. Pour rédiger un bon best-seller, il faut "une bonne histoire et une fin surprenante". "Je fais le livre que j'ai envie de lire. (Celui) qui va m'émerveiller, qui va m'amuser", expliquait-il en 2007 au journal télévisé de France 3.
Peut-on pour autant établir un algorithme, sorte de formule presque magique, pour rafler la mise en librairie ? C'est ce qu'ont tenté de faire Jodie Archer et Matthew L. Jockers dans leur livre "The Bestseller code". Pour établir une "anatomie d'un blockbuster de librairie", ces deux spécialistes de l'édition (elle est éditrice, il est chercheur à l'université) ont passé à la moulinette informatique quelque 20.000 ouvrages.
Au terme de 5 ans de recherches, Archer et Jockers en sont arrivés à cette conclusion, résumée dans un article de Slate.fr : "Séduire des millions de lecteurs ne relève en rien du hasard." Un bon best-seller, c'est : un nombre limité de thèmes principaux (l'intime, la chaleur humaine et l'empathie sont parmi les plus porteurs), un rythme ternaire qui a fait ses preuves depuis des centaines d'années (scène d'exposition/conflit/résolution du conflit), un vocabulaire simple et des verbes d'action.
Pour Thierry Bellefroid, il faut aussi tenir compte d'un ingrédient primordial. "Ne négligeons pas les effets du marketing, non plus. Le bouche à oreille et les libraires font certains succès, surtout les plus inattendus. Mais la pub, la com', la sur-médiatisation en font bien davantage... Et on ne mise que sur ceux qui vendent déjà."
Ecrire en anglais... ou attirer l'attention en français
Enfin, si l'ambition d'un écrivain est de réussir dans le monde entier, mieux vaut s'exprimer en anglais. Un excellent auteur qui écrit en français touchera surtout le monde francophone avant d'hypothétiques traductions. Un anglophone aura droit d'entrée de jeu à un public bien plus large... avant l'adaptation au cinéma ou en série télévisée.
Il existe des exceptions à la règle faisant primer l'anglais sur tout autre langue. Ainsi, "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" du Suisse Joël Dicker a beau avoir été écrit en français (dans un style tellement limpide que certains lecteurs ont cru à une traduction depuis l'anglais), il sera prochainement porté au petit écran avec l'acteur Américain Patrick Dempsey dans le rôle titre. Dans le cas de Joël Dicker, le bouche à oreille après l'obtention de prix comme le Goncourt des lycéens et le prix du roman de l'Académie française ont joué un rôle prédominant.
Dans ce contexte, les Belges sont-ils condamnés à vivre dans l'ombre du voisin français ? Amélie Nothomb ou les romans policiers de Barbara Abel sont autant de preuves du contraires. "Il y a aussi toute une série d'auteurs belges qui réalisent de meilleures ventes que leurs homologues français, rappelle Thierry Bellefroid. Y compris dans des maisons d'éditions parisiennes, où des auteurs français parfois encensés par la critique peuvent stagner autour des mille exemplaires à la nouveauté. Quelqu'un comme Armel Job par exemple (qui a publié cette année "Une femme que j'aimais" chez Robert Laffont, NDLR) n'a vraiment pas à rougir de ses ventes."
Les romans incontournables à lire cet été, sélectionnés par Thierry Bellefroid
Détente et évasion :
Le Suspendu de Conakry, de Jean-Christophe Rufin, Flammarion
J'ai perdu Albert, de Didier Van Cauwelaert, Albin Michel
Laisse-moi en paix, de Clare Mackintosh, Marabout
Polar social et politique :
Ma ZAD, de Jean-Bernard Pouy, Série Noire Gallimard
Kisanga, d'Emmanuel Grand, Liana Levi
Le Salon de beauté, de Melba Escobar, Denoël
Rien de plus grand, de Malin Persson Giolito, Presses de la Cité
Littérature belge 5 étoiles :
Partir avant la fin, Ariane Le Fort, Seuil
Destins singuliers :
L'Homme sensible, d'Eric Paradisi, Anne Carrière
La facture, Jonas Karlsson, Babel (poche)
Roman des écorchés :
Un jardin de sable, Carl Thompson, Monsieur Toussaint Louverture
Voyage littéraire :
Traversée, de Francis Tabouret, P.O.L.
Samouraïs dans la brousse, Guillaume Jan, Paulsen
Essai très littéraire sur l'Amérique de Trump :
Raconte-moi la fin, de Valeria Luiselli, L'Olivier
Essai bucolique de haute tenue stylistique :
La Bête a bon dos, de Christine Van Acker, José Corti
https://www.rtbf.be/info/medias/detail_la-recette-secrete-pour-faire-un-bon-best-seller-a-lire-sur-la-plage?id=9945085
Écrit par : L'enfoiré | 09/08/2018
Répondre à ce commentaireQuelques coups de cœur de libraires pour les vacances
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/01/01/425734576.mp3 La femme qui fuie
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/02/00/1589660512.mp3 L'aquarium
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/02/01/1671455440.mp3 L'embaumeur
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/02/00/4188754714.mp3 Charcone
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/01/00/2114596945.mp3 La petite fille à la balançoire
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/00/01/1395733050.mp3 La fille derrière la porte
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/01/01/3278230945.mp3 Cinq matins de trop
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/01/01/2479170919.mp3 Station eleven
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/02/02/3932300621.mp3 L'oiseau des morts
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/00/00/376019721.mp3 Charlotte
Écrit par : L'enfoiré | 24/08/2018
Répondre à ce commentaireC'est la rentrée littéraire
Amélie Nothomb à nouveau citée pour son livre "Soif"
Elle tient à ce rendez-vous de la rentrée, qu’elle honore chaque année depuis 1992. "C’est devenu pour moi comme un rendez-vous amoureux. Et donc ça m’importe énormément. Je le vis avec un très grand plaisir et une très grande angoisse. […] Je me dis : est-ce que je vais être à la hauteur encore cette fois-ci ?"
Au nom de Jésus
Dans ce dernier roman, Amélie Nothomb écrit à la première personne, mais ce n’est pas n’importe quelle personne, puisqu’elle parle au nom de Jésus.
"Cela fait 50 ans que j’ai envie d’écrire cette histoire. J’avais deux ans et demi quand mon père m’a parlé de Jésus pour la première fois. Cela a été un coup de foudre absolu, un coup de foudre héroïque. […] J’ai trouvé ce type formidable, c’était mon grand copain, c’était mon meilleur ami, mon ami imaginaire. Je lui parlais dans ma tête, il me répondait, c’était formidable."
A l’adolescence, Amélie Nothomb a découvert que Jésus était aussi quelqu’un qui avait été crucifié, qui avait accepté d’être crucifié, et qu’on y voyait même la chose principale qui lui était arrivée. De là, sa fâcherie avec Jésus : comment pouvait-il prétendre que la crucifixion allait nous sauver et que c’était un geste d’amour ?
Elle a commencé à écrire à 17 ans, et cette envie d’écrire sur Jésus a correspondu au moment où elle a découvert la souffrance, à son entrée dans l’adolescence. "Cela a été un très grand choc. Auparavant, j’étais une enfant très heureuse, tout allait très bien. Et je ne pensais pas que la souffrance me concernait. Et puis quand j’ai compris que la souffrance c’était pour moi aussi, alors oui, j’ai éprouvé le besoin de parler de Jésus."
La notion de martyre
Dans ce livre, Amélie Nothomb évoque, avec une grande tendresse pour Jésus, son éducation, sa sexualité… Elle franchit ainsi une forme de tabou tacite, même si telle n’était pas son intention.
"Je n’ai pas écrit ce livre dans le but de scandaliser qui que ce soit. J’ai écrit ce livre pour ne plus me déchirer intérieurement avec cette question. Le mot n’est pas trop fort. Cela fait quelques dizaines d’années que cette question me rend malade, la question du sacrifice du Christ présenté comme nécessaire. C’est une question qui, à mon avis, rend malade une grande partie de notre civilisation. Nous vivons encore dans une civilisation du sacrifice et du martyre, nous le voyons tous les jours, et pas seulement chez les chrétiens."
"Comment peut-on nous présenter la notion du martyre comme une valeur ? C’est une question terriblement grave et j’ai essayé d’y répondre en posant la question à la première personne, en mettant Jésus sur la croix. Soyons tout à fait clairs : je ne suis pas folle au point de me prendre pour Jésus. Ce que j’ai vraiment voulu, c’est l’accompagner aussi près que possible, quand il est sur la croix."
" Pour éprouver la soif il faut être vivant "
C’est en éprouvant l’amour, la mort ou la soif qu’on se sent vivant, écrit Amélie Nothomb. Pour elle, la soif permet d’accéder au plus grand état de mysticisme et c’est un état intéressant qu’il faut cultiver. L’idée de ne pas étancher tout de suite sa soif est aux antipodes de notre société, où nos désirs sont comblés immédiatement. Il faudrait veiller à ralentir nos vies, à installer un délai entre le désir et sa satisfaction, à refuser l’hyper-consommation.
Le roman évoque aussi la pleine conscience, le fait de prendre conscience de chaque sensation. L’auteure pratique cette discipline autant que possible.
"Pour moi, l’application la plus absolue de la pleine conscience, c’est l’écriture. C’est le moment où je parviens enfin à être totalement présente à mon acte et à ma conscience et c’est vrai que ce sont des moments d’une force extraordinaire."
https://www.rtbf.be/lapremiere/article/detail_amelie-nothomb-publie-soif-je-ne-suis-pas-folle-au-point-de-me-prendre-pour-jesus?id=10305135
Écrit par : L'enfoiré | 03/09/2019
Répondre à ce commentaireARTE 28': Amélie Nothomb est l’une de ces écrivaines graphomanes. Celle qui écrit chaque matin pendant environ quatre heures publie en cette rentrée littéraire son 27e manuscrit, "Soif" (chez Albin Michel). L’ouvrage s’ouvre sur le procès de Jésus et réécrit la vie du Christ. Pour l’autrice, il s’agit de son roman le plus important parce qui fait écho à tout un pan de sa vie : l’éducation « ambiguë » catholique qu’elle a reçue.
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/00/02/3547127796.mp3
Écrit par : L'enfoiré | 10/09/2019
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