12/05/2025
Pax optima rerum
Jusqu'à mi-janvier de cette année, le projet "Bellum & Artes" avait organisé une exposition temporaire à la maison de l'Histoire européenne. Elle présentait la Guerre de Trente Ans qui eut lieu en Europe du 23 mai 1618 au 24 octobre 1648. Les causes et les formes sont multiples mais elles ont un fond relié aux oppositions religieuses et politiques entre catholiques et protestants luthériens ou calvinistes. Première guerre qui a entrainé quasiment toute l'Europe dans la guerre.
La traduction de "Pax optima rerum" est "La paix est la meilleure solution".
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La Guerre de Trente Ans
Dans une Europe véritable poudrière, le XVIIème siècle est marqué par une succession de crises dans ses ambitions politiques, ses difficultés économiques et religieuses, créant une un climat d'insécurité dans lequel on y voit un châtiment divin, révélé par le passage d'une comète.
Tout commence par la Révolte de Bohême du 23 mai 1618 jusqu'au 24 octobre 1648 signé par Traité de Westphalie. Les frontières de l'Europe sont redessinées : le Saint Empire est divisé en 350 États allemands, la Confédération helvétique obtient son indépendance et la France gagne l'Alsace.
Cette guerre est menée par la noblesse et l'aristocratie tchèque contre le catholicisme imposé par le Saint-Empire romain germanique, dirigée par la maison de Habsbourg dont le désir est d’accroître son hégémonie et celle de la religion catholique. Les gouverneurs du roi catholique Ferdinand II sont précipités par une fenêtre du château de Prague. Destitué, le calviniste Frédéric V, élu roi de Bohème, déclare la guerre de Trente Ans. Son armée est écrasée lors de la bataille de la Montagne-Blanche par les forces du Saint-Empire et du duché de Bavière. Il s'exile à La Haye où il organise la lutte pour la restitution de ses terres. Ferdinand II abroge les privilège religieux que son prédécesseur Rodolphe II a accordé. La volonté de réaliser l'imposition de la monarchie héréditaire commence dans un enchaînement et même enchevêtrement de situations belliqueuses de coalitions.
Le rétablissement du catholicisme pousse à l'exil partout en Europe. La famille se divise entre la lignée autrichienne et espagnole.
La Saxe, berceau de la Réforme, tente de trouver une issue à la guerre.
En Suède, Jean-Georges Ier s'engage contre Ferdinand II en poursuivant ses propres objectifs politiques.
Christian IV, roi du Danemark, intervenant avec le soutien de l'Angleterre et des Pays-Bas, défend les intérêts de Frédéric V du Palatinat qui est défait contre les troupes impériales. Il voit le "dominium maris Baltici" lui échapper.
Gustave II Adolphe de Suède entre dans la guerre de Trente Ans comme sauveur de la cause protestante mais il meurt sur le champ de bataille de Lutzen.
La rivalité du royaume de France à la maison du Habsbourg, l'avait affaibli avec le cardinal de Richelieu intervenu par sa puissance militaire pour influer dans le sens de la paix.
La guerre engloutit d'immenses sommes d'argent avec des ressources limitées, ce qui pousse à prélever des impôts de guerre. La force militaire est la règle en période de conflit. C'est une solution à court terme puisque l'affaiblissement de l'économie appauvrit la population. L'emploi de mercenaires devient la règle. Ces mercenaires spécialisés sont engagés et usent de violence contre les populations. Ils changent alternativement de camp en dépendant des opportunités plus séduisantes que les souverains accordent.
Pour s'assurer le pouvoir et la réputation, les familles régnantes ont recours à l'art. Des œuvres d'art représentant le pouvoir sont offerts en guise de cadeaux diplomatiques.
A la fin du XVème siècle, les Pays-Bas bourguignons appartiennent à la zone d'influence habsbourgeoise. Les Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire, soutenus par la papauté s'opposent aux États allemands protestants du même Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines des Provinces-Unies et des pays scandinaves, à majorité protestante. La France catholique lutte en son sein contre les protestants, espérant réduire la puissance de la maison de Habsbourg sur le continent européen.
Dans les Provinces-Unies des Pays Bas, Maurice de Nassau, strict calviniste, fait décapiter le calviniste modéré, Johan van Oldenbarnevelt, suite à la peur d'une guerre civile.
Peu à peu, à l'exception de l'Angleterre et de la Russie, cette guerre de Trente Ans implique l'ensemble des puissances européennes selon qu'elles soient pour ou contre le parti de l'empereur, indirectement œuvré contre le parti des Habsbourg.
A l'exception du Danemark et de la Suède, les souverains ne s'engagent plus personnellement dans les conflits et confient la gestion des campagnes militaires à des entrepreneurs de guerre qui n'agissent pas par loyauté ou pour un idéal mais comme un commerce pour s'élever dans la société, s'enrichir et acquérir du pouvoir.
Les combats se déroulent d'abord, surtout dans les territoires d’Europe centrale dépendant du Saint-Empire, puis se portent sur la plaine de Flandre, le Nord de la péninsule italienne ou encore dans la péninsule ibérique. Les batailles, les famines, les massacres et les maladies provoquent plusieurs millions de morts, tant civils que militaires en une « guerre civile européenne » qui pèse lourdement sur la démographie et l'économie des États allemands et du royaume d'Espagne. En parallèle, l'hégémonie de la France s'épanouit davantage encore sous Louis XIV.
Son principal théâtre d'opérations étant le Saint-Empire, la guerre menace son équilibre interne. Dès 1648, des Allemands dans les deux camps donnent à la guerre la qualificatif de « guerre allemande ». .
La guerre de Trente Ans, marquée sur le plan religieux par l'affrontement entre protestantisme et catholicisme, est politique dans un affrontement entre féodalité et absolutisme. Avec la paix de Westphalie, le problème politique d'obtention d'une paix civile se solde par la victoire de l'absolutisme. A partir de ce modèle politique, théorisé par des philosophes comme Bodin et Hobbes, naît ainsi le concept de l'État moderne comme entité exerçant, dans ses frontières, le monopole de la violence légitime, tout en se défendant à l'extérieur par une armée nationale.
Bodin a, en effet, inventé l'institution et mis en forme le concept de Souveraineté absolue dans ses traits essentiels. Quant à Hobbes, il a inventé la solution en l'incluant dans le grand rationalisme et dans le mécanisme radical qui forment le fond de sa philosophie, en lui donnant une forme parfaite et en la portant à sa limite avec la souveraineté absolue sans préjugé.
Sur le plan religieux, le principe exprimé par la maxime latine "Cujus regio, ejus religio" (« à qui appartient la région, de celui-là, la religion ») restitue à chaque État, sa religion et son prince pour se voir réaffirmée.
Au début du XVIe siècle, le florentin Nicolas Machiavel avait suivi le même principe en écrivant son traité politique "Le Prince" avec "Il Principe". Il montre comment devenir prince et le rester, analysant des exemples de l'histoire antique et de l'histoire italienne de l'époque alors que les guerres sont conçues comme des conflits sécularisés d’État souverain à État souverain.
La paix de Westphalie jette enfin les bases du 'jus publicum europæum' (« droit public européen ») comme système nouveau et stable de relations internationales, fondé sur un équilibre entre des États chacun titulaire de la souveraineté.
Les armées permanentes n'existaient pas encore dans les conflits du début de l'ère moderne. Pas encore de droit international de la guerre. Des mercenaires, sans uniformes, se distinguaient seulement par des brassards de couleurs différentes en étant orientés par des étendards. Le degré de technologie des armes utilisé, déterminait l'issue des affrontements. Régi par des ordres juridiques individuels et des pratiques coutumières, le quotidien des combats se déroulait généralement en été. La population civile était touchée par des violences, des viols, des pillages perpétrés par des troupes adverses et par leurs propres soldats permanents qui menaçaient leur existence.
Les atrocités contrastaient pourtant avec l'esthétique des œuvres d'art. Les artistes de l'époque s'associaient et témoignaient de l'appel pressant en faveur de la paix en tentant de diminuer la brutalité sur leurs œuvres.
La guerre de Trente Ans est restée dans la mémoire collective comme l'une des époques les plus traumatisantes de l'histoire européenne jusqu'au XXème siècle. Un tiers de la population du Saint-Empire romain germanique est mort des suites des violences, de la faim et des épidémies.
Suite à un besoin d'information, le journalisme naissant s'exprimait seulement par des tracts, des prospectus, des pamphlets sous forme de moqueries acerbes et de mensonges en médias de masse à des fins de contre-pouvoirs. L'éditeur Mathhäus Merian l'Ancien par l'intermédiaire du "Theatrum Europaeum" a raconté l'histoire de la Guerre de Trente Ans du XVIIème eu XVIIIème siècle dans une chronique de 21 volumes, de manière détaillée, enrichie d'illustrations des principaux souverains et chefs militaires.
Dans le billet "Notre Europe, quelle histoire !" le 5ème chapitre a pour le titre "Le ciel et l'enfer", résumé par "Avec les progrès de la navigation, les Européens traversent l’Atlantique et entrent dans l’âge des conquêtes - en commettant parfois sur leur passage pillages et crimes contre les peuples autochtones. Dans le désormais vieux continent, les guerres de religions vont bientôt faire rage, car le protestantisme de Luther ébranle l’Église catholique. Avec la Réforme, l’Occident chrétien connaît son schisme le plus grave".
Images de cette exposition "Pax optima rerum" (clic)
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Le Vatican pendant la Guerre de Trente Ans
Il y a 4 papes du 233e au 236e : Paul V, Grégoire XV, Urbain VIII et Innocent X
- Paul V est marqué par une application stricte du Droit canonique en renvoyant les évêques dans leurs diocèses, dans l'application des décrets du concile de Trente.
- Grégoire XV révèle des dons de diplomate et d'organisateur en réglant un différend délicat entre la France de Richelieu et l'Espagne des Habsbourg au sujet de la Valteline.
- Urbain VIII, témoin de la lévitation de Joseph de Cupertino, il officialise les bulles de canonisation de Philippe Néri, fondateur de la congrégation de l'Oratoire et figure de la Contre-Réforme catholique, de Ignace de Loyola, jésuite, fondateur de la Compagnie de Jésus et de François Xavier, appelé Apôtre des Indes. Alors que des fièvres sévissent toujours à Rome, il est face à l’ébranlement causé par la Réforme protestante. Il se prosterne devant l'autel, priant Dieu de le faire mourir si son pontificat ne doit pas se faire pour le bien de l'Église.
- Innocent X, nommé malgré l'opposition du clan français qui refusait tout candidat pro-espagnol, célèbre la fête liturgique de l'exaltation de la Sainte-Croix. Sa belle-sœur, Olimpia Maidalchini, ,ambitieuse, avide et intrigante, remplit chaque espace de la vie politique et sociale de Rome en devançant le personnage le plus important de la curie et en prenant sur le pape, un irrésistible ascendant dont se gaussent les gazettes françaises et l'Église réformée pendant toute la durée du règne. De cette position, sa belle-sœur manœuvre à souhait les faits et les personnes en provoquant de nombreux incidents en causant plus d'une déception au pape qui la protège toujours. Il poursuit deux cardinaux pour leurs malversations financières et dénonce par le bref apostolique "Zelo domus Dei", les clauses religieuses du traité de Westphalie qui, un mois plus tôt, avait mis fin à la guerre de Trente Ans.
Le "folklore" du Saint Siège est ni regardant à la recherche de la paix, ni reluisant envers les souffrances des populations concernées et ni soucieux des guerres subjacentes, veille seulement à leur pontificat.
La Guerre de Cent Ans (1337-1453) et la Guerre de Trente Ans (1618-1648), bien que séparées dans le temps sont liées par des facteurs communs. La guerre de Cent Ans a créé un climat de rivalité et de tensions politiques entre l'Angleterre et la France, prolongées qui ont influencé les conflits ultérieurs et par des tensions et les ambitions politiques de puissances comme la France, qui cherchent à renforcer sa position face à l'Empire germanique.
La Guerre de Trente a entraîné, en plus de celle de Cent Ans, le Danemark, la Suède, l'Espagne et l'Empire de la Sainte-Alliance en s'impliquant chacun à son tour, dans un "jeu de guerre" du style Monopoly.
Notre époque a déjà plus de "500 ans de protestantisme".
Les dynasties européennes ont de vastes ramifications et signent des alliances par les héritages de mariages, soutenus par des alliances confessionnelles.
Bref, le slogan "Got mit Uns" et des actions prises "Si Dieux le veut".
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Réflexions du Miroir
Les 3 citations les plus populaires sur le thème de la paix sont :
- "Il faut nourrir la paix et arrêter d'alimenter la guerre", Jean Pierre Szymaniak
- "Qui veut la paix prépare la guerre", Jules César
- "Le plus grand bonheur de la vie c'est d'avoir la paix du cœur". Hamaye yattassay.
Le pape François 1er, décédé depuis peu, a prêché la paix pendant toute sa vie sans réussir
Le nouveau pape américain, Léon XIV, reprend les mêmes idées et principes en lançant un "appel à la paix" à "tous les peuples" dès le début (son histoire :) et son opposition avec Donald Trump
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Une conclusion rapide serait de dire "rien n'a réellement changé" depuis la Guerre de Trente Ans, à part les armes choisies pour tuer les adversaires.
Les armes servent-elles la paix ?
Chaque année, des montants astronomiques sont déboursés à l’échelle mondiale pour acheter des armes, alors qu’il serait mille fois préférable d’investir dans l’éradication de la faim et de la pauvreté ou encore de financer la lutte contre le changement climatique. Mais, aujourd'hui, cette conception semble bien naïve.
Le Costa Rica est le pays qui a officiellement aboli son armée en 1949. Il est le premier pays au monde à avoir pris cette décision, inscrite dans sa constitution.
Revoir cette Guerre de Trente Ans m'a fait réfléchir à ce que l'on vit actuellement dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine, celle entre Israël et la Palestine et récemment celle entre l'Inde et le Pakistan au Cachemire.
Toutes les guerres meurtrières ont heureusement une fin signée par un pacte comme solution à l'amiable appelé "cessé le feu" ou "armistice" qui ne devient efficace qu'après de nombreuses années ou avec une nouvelle guerre qui reprend vigueur.
La paix signée en Europe hier et aujourd'hui .
Pour Poutine, la guerre portait le nom de "opération militaire spéciale".
Aujourd'hui, les objectifs des belligérants sont toujours les mêmes à déterminer par ceux qui sont les plus astucieux et les plus forts dans ce genre de thème guerrier.
Le mercenaire Prigojine a participé (ou initié) l'invasion de l'Ukraine, a permis pour découvrir et estimer à l'usage, les forces en présence, les armes les plus efficaces et les plus sophistiquées pour tuer les adversaires.
Il a déçu en voulant prendre la place du Boss, de Poutine. Celui-ci a compris son manège et l'a liquidé. Des réserves militaires officielles, formés en principe pour la guerre, des Nord-Coréens l'ont remplacé en prenant la relève comme sur le terrain des opérations de gladiateurs.
Des Belges sont partis pour défendre l'Ukraine.
En temps de paix, la justice condamne le crime d'une personne à des peines de prison. En temps de guerre, tuer des milliers personnes permet de devenir général avec les honneurs et les médailles à accrocher sur la poitrine.
La paix est vraiment la pire des périodes pour les marchands d'armes. On y ronge son frein. Ce n'est plus cas, aujourd'hui. On réarme à tour de bras. Les projets sociaux passent au second plan des deux côtés d'un conflit.
Toutes les religions monothéistes officielles ont vécu des schismes qu'elles soient chrétiennes, islamiques ou judaïques pour atteindre parfois le stade de la secte comme religion qui a réussi.
La philosophie est une bonne manière de contourner les croyances par la réflexion à croire en soi pour ne pas être déçu de ne pouvoir corriger une pensée des autres.
Les mécréants ne peuvent que difficilement comprendre les belligérants. La diplomatie est essentielle pour régler les problèmes. Je ne parle pas de pacifisme, mais simplement pour protéger le genre humain et les civils.
Etre mécréant permet de douter et de rester ouvert à toutes les éventualités face aux déviances qui touchent au psyché.
Il y a 13% d'athées dans le monde. Bizarrement, c'est la Chine qui en a le plus avec 47% de la population après avoir subi des décennies d'un communisme antireligieux. Bizarre aussi que ce sont tous des régimes forts, autoritaires, autocrates qui ne comprennent pas la démocratie qu'ils disent corrompue. Ils n'ont pas besoin de Dieu religieux. Ils les remplacent.
Xi Jinping, Poutine et Donald Trump font office de sauveur et de dieux sur terre, en ne manquant ni de disciples, ni de fans harmonisés entre winners et loosers.
Dans l'Occident chrétien, le pouvoir est réparti entre autorités temporelles et spirituelles :
- L'Église est reconnue comme un pouvoir spirituel exercé sur les âmes, concernant le salut à travers la définition et le maintien du dogme, de tradition, conciles... dans le cadre de la religion ;
- Les souverains aux pouvoirs civils est reconnu le pouvoir temporel, restreint aux affaires humaines et à l'ordre social, exercé sur les corps et sur les biens.
Dans l'histoire, ces deux pouvoirs et autorités ont parfois été opposés mais se sont toujours accordés sur la même envie de pouvoir sur les peuples, parfois aux détriments de ces derniers avec l'idée intrinsèque de les sauver. C'est considérer comme de la "géopolitique" sans s'impliquer autrement que par de belles paroles.
La foi religieuse prend pour référence la vie après la vie, en relais d'une vie de mêlée de cruautés, récompensée par un paradis futur, non (pré)visible. Les croyances religieuses sont probablement les premières formes de propagandes pour rassembler les ouailles. Cela fonctionne jusqu'au moment où il y a une perte de confiance comme le serait une arnaque vis-à-vis du prêtre abuseur qui détourne et trompe les fondamentaux de la doctrine chrétienne comme l'abbé Pierre qui renvoyait une bonne image de nous-mêmes.
Le problème est que l'image n'était pas celle que l'on croyait.
Le verbe "croire" est un mot qui peut se traduire avantageusement par "penser".
Le but de la Fabrique d’un Saint dit : "comprendre comment quelqu’un qui a pu faire tant de bien et faire tant de mal".
Pour devenir Saint, il faut être mort, avoir accompli un miracle et subir un processus de canonisation. Un mot qui se rapproche terriblement du mot "canon".
Pendant sa visite à Bruxelles, le pape François a déçu en voulant convertir en Saint, le roi très catholique belge, Baudouin, qui, en 1990, avait demandé à être destitué de sa fonction royale pendant le temps d'un weekend, pour ne pas avoir à signer la loi sur l'IVG.
Un peu d'humour du cactus avec le titre "Faites entrer l'asperger".
Pas de commémoration de la fin de la "Guerre de Trente Ans", bien sûr. Trop ancienne. Pourtant avec un scénario et des instincts de guerres très similaires.
Le 8 mai dernier, on se remémorait la sortie de la 2ème guerre mondiale 40-45.
Sur ARTE, " Jugement à Nuremberg" et le jugement des criminels de guerre. Pas celui des militaires, mais celui des magistrats coupables de crimes durant la Seconde Guerre mondiale.
Sur LN24, le documentaire "Après Hitler"
"Durant les cinq années qui séparent l’immédiat après-guerre du début de la guerre froide, le monde qui espérait une paix durable, va de nouveau se retrouver au bord de l’apocalypse. Cinq années de chaos et d’espérance, pour que les peuples d’une Europe meurtrie ne deviennent le jouet des grandes puissances. Cinq années de confusion et d’espoirs avant de se retrouver, malgré eux, de part et d’autre du rideau de fer".
Qu'on se le dise, l'histoire est écrite par les vainqueurs et dépend de l'endroit où l'histoire a été ressentie et enseignée.
Avec "l’intelligence est en top-down", verticale et hiérarchique, les autocrates se disputent les territoires entre eux par orgueil. Pour diluer les responsabilités, ils ont un slogan qui passe par Dieu, la Famille en transitant par la Patrie qu'il faut évidemment défendre pour sauver avec l'esprit patriotique ou nationaliste pour justifier la guerre et pour protéger les belligérants qui se connaissent bien entre eux mais sont inconnus par les communs des mortels.
Le patriotisme et le nationalisme sont souvent confondus. La différence cruciale est que le patriotisme est généralement une fierté envers son pays, ses valeurs, sa culture et son histoire, tandis que le nationalisme peut être un sentiment plus agressif qui place son pays au-dessus des autres et peut justifier des actions bellicistes.
Le spirituel sort alors de sa solitude de fidèle dans la foi avec l'apport du pouvoir temporel dans un lien invisible entre la vie et la mort dans une orthodoxie de radicalité. Le mécréant se retire de l'aspect tribal et sourit malgré lui. Les suiveurs suivent eux pour en obtenir les miettes laissées par les autorités.
"Le cerveau est câblé pour obéir" comme le prouve l'expérience de Milgram en 1963.
Pour le surréaliste Magritte "L'existence du monde et la nôtre sont un scandale pour la pensée. On a souvent l'impression d'être réfractaire à toute autre idée que les siennes par le réalisme. Le mot surréalisme ne signifie rien. C'est comme Dieu, un mot qui sert à résumer ou à se débarrasser d'une préoccupation", écrit Nadine Monfils dans un de ses livres sur Magritte qu'elle décrit comme "étant anarchiste aimant l'humour subversif sans se préoccuper des idées avec sa peinture consistant en des images inconnues de ce qui était connu mais en gardant la curiosité comme signe d'intelligence sans inventer des certitudes".
Le peintre estime devoir réagir aux conditions de l'époque et, en 1943, il abandonnait un style qu'il juge trop cérébral et trop pessimiste pour exalter le plaisir dans la couleur dans sa période « Renoir ».
J'ajoute que l'autodérision apprend à devenir invincible.
Le mécréant n'a qu'une vie. Il tient à vivre le paradis et l'enfer harmonieusement en mieux sur terre avec les autres qu'ils soient croyants ou mécréants.
"Un homme digne de ce nom ne fuit jamais. Fuir, c'est bon pour les robinets", écrit Boris Vian.
Le 8 mai, l'Occident fêtait les 75 ans de la déclaration Schuman pour espérer garder la paix en Europe
Le 9 mai, la Russie faisait un grand défilé militaire sur la place rouge en présence de Poutine et de Xi Jinping pour faire la démonstration de force .
A Bruxelles, c'était la fête de l'Europe qui l'a fait dans l'allégresse et les souvenirs.
Dans tous les cimetières du monde, il y a des places réservées aux militaires et aux résistants des guerres qui ont voulu sauver la patrie et en sont morts.
Né après la Seconde guerre mondiale, je n'ai pas connu grand chose des deux dernières guerres du 20ème siècle par l'intermédiaire de mes parents. C'était un sujet tabou que l'on abordait uniquement quand un événement ou un film venait à rappeler la guerre à la télé. Ma mère posait alors la question "Pourquoi y a-t-il des guerres ?".
Son père (mon grand-père) s'était engagé lors de la Première Guerre Mondiale 14-18. Il en est revenu avec les poumons gazés. Il en est mort quelques années après la fin de la guerre avec la conclusion "Plus jamais ça.". 98% des tombes ont une croix. Lui a un glaive au dessus de son nom qui ne se trouvera jamais dans le dictionnaire des "gens biens". J'aurais aimé le connaitre. Les souvenirs qu'il en a laissés, furent une douille de cuivre qu'il avait gravé avec le prénom de ma mère et quatre livres "La Belgique et la Guerre", toujours dans ma bibliothèque dont j'ai parlé lors d'un des souvenirs de l'armistice du 11 novembre de 14-18 ou lors des "Crises et nostalgies en paix"
Les croyances sont parfois nécessaires pour apporter l'imagination et pas pour s'extrapoler sur des conflits entre deux personnes qui n'ont pas les mêmes manières de penser et jusqu'à s'étendre à des groupes étatiques.
La possession d'argent n'est pas nécessairement un problème mais ce qu'on en fait, peut l'être.
A priori, je n'ai aucune contestation à formuler envers les croyances à condition que la liberté de vivre ne soit pas altérée, qu'elle reste naturelle et que l'on ne soit pas obligé de prier pour conserver sa vie même s'il faut parfois se défendre pour montrer qu'on existe.
'Auprès près de mon arbre, je vivais heureux, j'aurais jamais dû le quitter des yeux', chantait Georges Brassens..
On attend souvent 100 jours avant de faire un bilan intermédiaire après le changement de gouvernement.
Dimanche, depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, d’un ton grave, vêtu de la simple soutane blanche papale, devant près de 100.000 personnes, Léon XIV a lancé le slogan "Plus jamais la guerre" constitué par une paix véritable, juste et durable en Ukraine, en saluant le courage du peuple ukrainien et réclamant la libération des prisonniers de guerre et le retour des enfants déportés. Citant le pape François, il a évoqué "une troisième guerre mondiale en morceaux", dénonçant l’enchaînement des conflits à travers la planète. Il a exigé un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, ainsi que la libération de tous les otages et l’acheminement urgent de l’aide humanitaire à une population civile "épuisée". Il a salué la récente trêve entre l’Inde et le Pakistan, envoyant un signal clair en faveur du dialogue multilatéral.
Il a un pouvoir spirituel sur les catholiques mais pas sur le temporel.
Le chef de l'Eglise orthodoxe russe Kirill, ancien membre du KGB et proche du président russe Vladimir Poutine, n'est pas sous l'aile du pape. Il espère seulement que les relations entre lui, le Patriarcat de Moscou et le Pontificat du Vatican "se développent progressivement".
"Non peut-être", dirais-je avec un humour sarcastique.
"Méfiez-vous de la première impression. Elle pourrait bien être la bonne", disait Talleyrand
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L'Intelligence artificielle en question
La semaine dernière, je recevais ce commentaire : "Et puis personne n’est vraiment obligé de faire semblant d’adhérer à l’IA pour être comme tout le monde. Je déteste le suivisme sous toutes ses formes". Dans les années 1970, au début de ma carrière dans le numérique, j'avais deviné que l'on arriverait à l'IA en passant par les "Presque humain?".
Dans mon eBook sur son histoire, au sujet de l'IA, j'ai repris une vielle chanson de Fernandel légèrement modifiée : "L'I.A. aussi"
Aujourd'hui, c'est par l'IA que tout passe avec espoir et désespoir intégrés dépendant de ce que l'on en fera.
L'irrationnel peut mener à l'inattendu sur un échiquier diabolique surtout quand on veut guérir le mal par la mal.
Mais, quand il s'agit d'humour, pourquoi pas ?
PS : Préversion de ce billet sur agoravox.fr
Allusion
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Commentaires
La revue scientifique Muy Interesante a interrogé ChatGPT sur l'apparence possible des êtres humains dans 1 000 ans. Bien qu'il ne soit pas possible de prévoir exactement l'avenir, la réponse fournie par le système d'intelligence artificielle repose sur une analyse solide et très plausible. Très éloigné de l'homme de Néandertal (en photo), ce à quoi nous ressemblerons en 3025 ans va en surprendre plus d'un !
Les prévisions en matière d'intelligence artificielle combinent les dernières études sur l'évolution, les neurosciences, la biotechnologie et les habitudes urbaines pour aboutir à huit éléments qui changeront de manière significative par rapport à la situation actuelle.
Selon ChatGPT, la nécessité de gérer de grands volumes d'informations abstraites exigerait un cerveau plus gros (et donc un crâne plus large), en particulier dans les zones de traitement visuel et cognitif.
L'exposition aux écrans et aux espaces clos entraînerait une augmentation de la taille des yeux pour mieux capter la lumière. Cela impliquerait également une plus grande pollution lumineuse due aux éclairages artificiels.
Selon l'IA, de nombreux indices indiquent que les humains auront des oreilles plus grandes pour améliorer l'audition dans des environnements où le bruit de fond est important.
Le régime alimentaire actuel comprend des aliments plus mous et cette tendance devrait s'accentuer à l'avenir. Les muscles de la mâchoire et du menton sont donc moins sollicités, ce qui entraîne une réduction de leur taille et de celle des dents.
L'une des évolutions les plus curieuses et les plus évidentes est l'adaptation de la peau à un environnement pollué, rendant l'épiderme plus homogène. De plus, l'exposition permanente à la lumière artificielle entraînerait la perte des poils visibles, notamment ceux du visage.
Le fait d'être devant un écran pendant plusieurs heures par jour pourrait entraîner une légère modification de la structure cervicale des générations futures. En particulier, un cou plus long et plus fin, permettrait également une meilleure ventilation du corps dans les environnements chauds.
Le secteur de l'anti-âge progresse à pas de géant et il y a fort à parier que dans 1 000 ans, la technologie appliquée à ce domaine sera formidable. C'est pourquoi l'IA spécule sur la possibilité que nos futurs parents soient exempts de rides, grâce à des traitements pouvant être appliqués très tôt.
La communication émotionnelle passe du social au numérique, l'exposition quotidienne à des stimuli percutants et le remplacement des émotions par des émojis pourraient conduire à la perte des expressions faciales et à leur remplacement par des visages plus neutres, voire à la réduction de la mobilité musculaire du visage.
Évidemment, parier sur l'avenir dans 1000 ans, c'est parier sur un cheval qui n'a aucune chance de gagner, surtout si l'escalade des tensions internationales ne débouche pas sur une guerre nucléaire mondiale qui anéantirait l'humanité. Dans ce cas, l'IA aurait raté sa cible.
https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/selon-chatgpt-voici-%C3%A0-quoi-ressembleront-les-humains-en-l-an-3025/ss-AA1EBmUi?ocid=msedgntp&pc=HCTS&cvid=82b88657a584432ba4904deeb9c2da8f&ei=14#image=1
Écrit par : Allusion | 12/05/2025
Répondre à ce commentaireDe l'URSS au présent de l'Ukraine ravagé par la guerre, l'incroyable destin d'un ludion de la scène qui incarne aujourd'hui la résistance de son pays face à la Russie, raconté en archives rares et témoignages, dont le sien.
Volodymyr Zelensky naît en 1978 à Kryvyï Rih ("la corne tordue", Krivoï Rog en russe), gros centre sidérurgique et minier du centre-est russophone de l’Ukraine. Il s'appelle alors Vladimir, comme son actuel homologue du Kremlin – toute l'URSS parle avant tout le russe. Fils unique de deux parents ingénieurs d'ascendance juive, il vit quelques années avec eux chez ses grands-parents paternels, dans une HLM à l'ancienne du quartier dit "95", dont il fréquente l'école. Multimédaillé de guerre, son grand-père a échappé aux massacres orchestrés par les nazis à partir de 1941, contrairement au père et aux trois frères de cet aïeul. Élevé en athée, comme il se doit alors, le président ukrainien est d'abord un petit Soviétique, comme ses copains de classe : Denys Manzhosov, Olena Kravets, Sacha Pikalov, ou encore une autre Olena, qui va devenir son épouse. À 10 ans, ils prêtent le serment des pionniers (l'organisation de jeunesse du Parti communiste) mais rêvent déjà de paillettes. Trois ans plus tard, l'URSS s'effondre. Leur adolescence fort peu politisée va épouser les espoirs et le chaos de l’Ukraine indépendante, où la criminalité et la misère fleurissent, tandis que les futurs oligarques s’approprient une part des ressources nationales. Dans les cours d’immeubles, à l’école 95, sur des estrades improvisées, leur petite troupe de copains, garçons et filles, s'essaie au stand-up et à la chanson. Leader incontesté, Volodymyr Zelensky étudie le droit pour rassurer son père, mais met l'essentiel de son hyperactivité à écrire et monter des spectacles. Son Graal : remporter le KVN, jeu télévisé fameux qui voit des candidats de toute l’ex-URSS faire le show à Moscou. L'énergie de "Volodia" – son diminutif – et du Kvartal 95, le nom que s'est choisi la petite bande, hisse l'équipe de Kryvyï Rih vers la victoire. Les tournées se multiplient, la télé russe s’ouvre à eux. En 2003, Zelensky, alors basé à Moscou, décide de créer à Kyiv sa maison de production. Entre des prime time grand public pimentés d’humour politique, qui font le plein d’audience tous les samedis soir sur la chaîne privée 1+1, et des bluettes pour le cinéma coproduites avec la Russie, le voici à la fois un patron prospère et une star, en Ukraine et au-delà, toujours entouré de sa bande.
Énergie collective
En archives et témoignages, ce récit sur les vies antérieures du président ukrainien n'oublie jamais la guerre qui fait rage. Mais il la relègue à l'arrière-plan pour raconter ce demi-siècle d'histoire ukrainienne qui a conduit au pire, de l'ultime décennie de l'URSS aux étapes du conflit. Qu'il s'agisse de Zelensky lui-même ou de ses proches, celles et ceux qui s'y expriment dans l'une et l'autre langue – amis d'enfance et collaborateurs cités plus haut, partenaires de longue date, comme son chef de cabinet Andriy Yermak ou le producteur Alexandre Rodniansky, mais aussi les enseignantes de l'école 95 – n'évoquent le passé qu'à l'aune de ce présent tragique, avec un mélange de plaisir rétrospectif et de douleur. Des extraits de vingt ans d'entertainment postsoviétique, puis ukrainien offrent, eux, un aperçu joyeux de cette culture commune désormais pulvérisée par l’agression et le cynisme de Vladimir Poutine, qui l'a invoquée pour justifier l'invasion du "pays frère". L'entrain et l'humour du showman d'avant-guerre Zelensky, et son talent pour toucher un auditoire – comme lorsqu'il s'adresse en "visio" aux festivaliers de Cannes, en 2022, citant le Chaplin du Dictateur pour comparer son homologue russe à Hitler – portent ce documentaire
https://www.arte.tv/fr/videos/118250-001-A/zelensky-1-2/
https://www.arte.tv/fr/videos/118250-002-A/zelensky-2-2/
Écrit par : Allusion | 12/05/2025
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