06/09/2025
Maitriser l'art d'écrire
"L’écriture est un art qui peut être acquis", selon Colson Whitehead, auteur du roman ‘The Intuitionist’ et du récent ‘Zone One’.
Dans un article paru dans le New York Times, il fait part au grand public des règles à suivre pour devenir un bon écrivain.
C'est la rentrée littéraire.
J'ai écrit "Un 20ème anniversaire entre logophores et logorrhées"
J'ai été très vite obligé d'écrire "Le billet le plus court de l'Enfoiré"
Qu'on se le dit, une fois pour toutes, ce que j'écris sur "Réflexions du Miroir", ce sont souvent des mini livres et je donne mes impressions sur les autres livres. Quelques eBooks sont écrits en parallèle.
Une nouvelle et bonne occasion de reparler de l'écriture.
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Préface
Liste des billets qui parlent de l'écriture en reculant dans le temps :
- Secrets d'écriture
- Lire et écrire, une forme de bonheur ?
- Tout dire, tout écrire, tout caricaturer et puis, en rire?
- Ecrire en analogique ou en numérique
- Ecritures et images parallèles
- Dis-moi ce que tu lis, je te dirai ce dont tu rêves
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1. Écrivez et vendezLorsque les auteurs partagent leur travail, ils sont comme de petits enfants qui emportent leur nounours à l’école dans l’espoir que les autres l’aimeront autant que lui. Il ne suffit pas d’écrire, vous devez également séduire vos lecteurs.
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2. Ne cherchez pas les sujets, laissez les plutôt venir à vous
Vous ne pouvez pas forcer l’inspiration. Lorsque le sort vous attribue un sujet, c’est comme si vous étiez frappé par la foudre et que vous tombiez amoureux. Votre sujet idéal est comme un harceleur qui ne vous quitte jamais et qui vous suit partout. Mais n’ayez pas peur : ce genre de passions mène à des best-sellers.
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3. Écrivez à propos de ce que vous connaissez
Cela vaut autant pour la fiction que pour les histoires réelles. Tout roman contient une part d’autobiographie dans le sens où c’est votre propre histoire que vous racontez à travers vos personnages. Écoutez votre cœur.
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4. Soyez concis
N’utilisez jamais trois mots lorsqu’un seul suffit. Ne vous laissez pas séduire par votre propre rhétorique. Apprenez à ‘tuer vos enfants chéris’ : supprimez les phrases que vous trouvez particulièrement brillantes ou bien écrites.
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5. Tenez un journal des rêves
L’inspiration vous surprend parfois au milieu de la nuit.
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6. Les non-dits sont aussi importants que ce qui est dit
La véritable action se déroule souvent lors d’un silence et les mots sont habituellement insuffisants pour refléter les émotions les plus profondes. Cela vaut également pour votre vie quotidienne.
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7. Le syndrome de la page blanche est un moyen que vous pouvez utiliser
Le manque d’inspiration est l’excuse idéale pour ne pas travailler trop dur. Si quelqu’un vous demande pourquoi vous n’avez rien produit récemment, dites-lui simplement ‘le syndrome de la page blanche’. N’exagérez tout de même pas, parce qu’après vingt ans de ‘syndrome de la page blanche’, vous perdez une certaine crédibilité en tant qu’écrivain.
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8. Partez à l’aventure
Découvrez le monde. Faites des choses dingues. Vivez la vraie vie. La probabilité de trouver l’inspiration pour produire de la littérature du monde en prenant votre petit-déjeuner en pyjama est faible.
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9. Rectifiez et rectifiez encore
En vérifiant votre matériau, vous faites ce que vous auriez dû faire en premier lieu, mais que vous n’avez pas fait. Créez version après version et adaptez ce que vous pouvez. Faites cela le plus souvent possible, dix fois s’il le faut.
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10. Il n’y a pas de règles
Il n’existe pas de recette magique pour devenir un écrivain hors pair, à l’exception du conseil le plus évident : prenez du plaisir, soyez vous-même et faites de votre mieux.
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11. La pratique
La narration en faculté de lettres démarre par une histoire. Une saga se déroule du berceau à la tombe quand le héros est déjà bien avancé dans l'existence ce qui permet de le suivre en découvrant les événements et des circonstances qui l'ont modélisé dans le passé comme une autobiographie personnelle ou celle d'un personnage inconnu par le lecteur. On écrit toujours mieux, avec plus de détails, ce qu'on a vécu soi-même.
A la base souvent une crise et sa confrontation. Dans une fiction, on écrit en suivant le concept de la vérité avec une histoire vraie comme entrée en matière. Un personnage devient le héros du roman et normalement. Si c'est un thriller, comme il y a beaucoup de concurrence parmi d'autres personnages, il faut beaucoup d'actions à suspense. Dans l'action, pas trop d'espace pour les descriptions. Celles-ci sont dans la préface du livre pour situer l'action. Le temps est décrypté par journée, par heures, par minutes, par secondes au fur et à mesure qu'on s'approche de l'instant fatidique où le drame de l'action va éclater et peut-être, tout changer. Avec une pincée d'humour, de sel et de poivre, le met préparé passe mieux en brusquer le lecteur sans mièvrerie d'histoires qui finissent bien. Eviter les clichés, les répétions et les remakes. Tenir en haleine, c'est émailler l'histoire de contradictions et de surprises en chemin. Choisir son style propre surtout par le fond, un peu dans la forme.
Une œuvre littéraire peut paraître linéaire, convenue et navrante quand il fait partie du monde de l'intelligencia même en déconstruisant les règles traditionnelles de la narration romanesque et privant le lecteur de repère chronologique et en laissant l'histoire des personnages sans informations précises, dans une obscurité dépressives, dans de brusques changements de direction et de digressions sans capacité à émouvoir.
Il ne faut pas s'étonner que toute entreprise littéraire est sous une forme ou une autre comme la réinvention d'une thématique et d'une forme déjà employée par d'autres.
L'homme est analogique et n'a pas besoin de l'exactitude des chiffres et des sciences exactes.
Il faut parfois prendre les allégations critiques qui se dégustent à la pelle, avec l'originalité de la cuillère en gardant un style aussi agréable à lire.
Plus on connait et apprend de choses sur le compte de quelqu'un dans l'intrigue, plus on a de pouvoir sur lui pour le démasquer. Si l'auteur trouve le moyen de faire dérailler l'intrigue sans la chercher, plus le roman sera efficace et passionnant.
En manque d'idée, appelez l'IA et ChatGPT. Il a toujours de idées en stock.
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Réflexions du Miroir
1. J'ai déjà beaucoup parlé de Michel Bussi. J'ai lu la plupart de ses livres dans "Le monde de l'écriture vu par Michel Bussi".
J'ai lu "Les Assassins de l'Aube" à voix haute en 6 épisodes à cheval entre l'année 2024 et 2025.
Il revient avec un nouvel opus "Les Ombres du Monde" et il en parle
Michel Bussi y fait entrer l'Histoire dans le roman et le roman dans l'Histoire du génocide du Rwanda, articulant, en maître du suspense, la construction romanesque avec les faits historiques.
2. Je lis actuellement 'ai atteint la fin du 3ème chapitre du livre "Quitter le monde" de Douglas Kennedy. J'aime beaucoup.
Extrait : "Tout peut être réinventer par une fiction suprême à voir le monde avec œil neuf mais avec la façon de voir une chose correspondant à ce qu'elle représente pour chacun. Une réalité imposée demande de la réinterpréter par une expérimentation initiale sans être influencer. Avoir des principes à défendre ne rend pas plus populaire quand cela fait preuve de liberté. Ecrire un roman c'est faire preuve d'individualisme avec le respect de soi sans autoflagellation, dans un rôle sans être repérable sur le radar des jalousies et des rivalités intestines. On peut vivre sans faire de vagues avec une musique, des images et des films qui plaisent dans l'intimité. Les tribulations émotionnelles attirent ceux qui en sont friands. L'introversion sceptique s'est muée en une extraversion atypique dans l'écriture sans recherche d'échos. L'humour noir et la parodie sont devenus la nouvelle forme d'interprétation de la réalité. Comment interpréter la part de scrupule dans une décision morale personnelle ? Comment entrer dans le moule de la représentation de sa propre existence ?". L'histoire de Jane qui vit mal son enfance, son adolescence et dans sa vie d'adulte, tout commence bien et se termine mal. Enfant, elle dit à son père qu'elle ne veut pas se marier ni avoir d'enfants. Cela a poussé son père a faire ses valises. Sa mère restera hostile avec sa fille jusqu'à sa mort ,dans une relation imbibée de méfiance et d'amertume à peine déguisée, à la culpabiliser par ce souvenir. Jane est passionnée par l'écriture. Un amour avec son professeur de lettre déjà marié. Une incursion rapide dans les manipulations boursières. Une période de professeur de lettres. Un amour naissant, un bébé et une faillite avec un amant qui veut garder sa liberté. Tout ce que Jane touche, se dérobe. On ne peut jamais dissiper les chimères d'autrui malgré toutes les preuves empiriques et le raccrochement à de faux espoirs dans une obstination exaspérante comme seule défense face à une réalité qu'il n'est possible d'affronter sans risque de s'écrouler. Engagée dans un mensonge et l'auto-intoxitation, rien n'a aucune valeur quand le mensonge devient une vérité et qu'on ne peut le contester. L'être humain a une nette tendance à se laisser remporter par l'agressivité quand son but initial est seulement d'obtenir justice jusqu'à être fasciné par l'échec.
3. D'après les libraires, les livres de Félicia McFadden font un tabac sur le principe de regarder dans le trou de la serrure. J'ai lu. Analysé dans "La Psy".
4. Le livre "Vers la Post-Réalité" du sociologue Gérald Bronner signale le danger pour la démocratie et pour l'intelligence si l'esprit critique n'y est pas .
Aller "vers la post-vérité" décrit un phénomène où les faits objectifs ont moins d'influence sur l'opinion publique que les appels à l'émotion et aux convictions personnelles. Cela se traduit par un affaiblissement de la distinction entre le vrai et le faux, un brouillage des vérités factuelles au profit de narratifs émotionnels, et l'émergence de "faits alternatifs" qui consolident les croyances existantes plutôt que de s'appuyer sur des preuves.
Ecrire un livre ou une nouvelle ce n'est pas la même chose qu'écrire des blogs et un journal.
En parallèle avec mes billets hebdomadaires, j'ai écrit quelques fictions que j'ai appelés "eBook".
Un dernier est en construction.
Francis Cabrel, connu pour ses chansons poétiques, a toujours reconnu jouir d'une relative facilité à écrire, ce qui l'a pourtant amené à culpabiliser "J'aimerais faire un roman, je n'y suis jamais arrivé, j'ai des difficultés à écrire long. J'en suis à la page 50 et je n'ai toujours pas de titre percutant".
Le titre d'un article ou d'un livre est à définir très vite pour ne pas dévier de sa course. Pourquoi pas "Ma vie d'avant" puisqu'il fait référence à son père qui a travaillé dur ? C'est court dans le temps et précis dans l'espace.
Je publie mes fictions sur Internet et pas sur papier.
Sur papier et être validé par un éditeur, alors que pour moi, la liberté était justement de ne plus dépendre de l'interface d'un validateur. Je déteste les contraintes tout comme celles qui me pousseraient à écrire pour publier. Je suis un écri-vain puisque j'ai gagné ma vie autrement.
J'écris pour mon plaisir et j'informe de mon expérience passé et actuelle par mes écrits.
On vient me lire, c'est bien et je remercie le lecteur.
On n'y vient pas et je dirai que je suis désolé de ne pas vous avoir fait plaisir en vous informant. J'ai dû raté un épisode. Je serai intéressé par vos remarques et commentaires.
La photo a été ma première passion bien avant d'écrire comme j'en ai parlé dans "Anatomie des photos de vacances". A l'époque, je prenais mon sac complet avec le matériel photo et ses objectifs en vacances. Je les ai toujours en souvenirs de cette époque même si je sais que je ne les utiliserai plus. Le matériel de tirage était dans mon labo. Aujourd'hui, agrandisseur et le reste ont été vendu. Je n'ai plus que mon petit appareil numérique à la ceinture. Mon laptop m'accompagne toujours en voyage.
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Du roman au film
Synopsis : Un plasticien prépare son entrée à l'école d'art. Un écrivain veut terminer son roman de manière acharnée. Ils séjournent dans une villa sur la côte Baltique où ils rencontrent, une doctorante préparant une thèse. Elle lit le manuscrit de l'écrivain. Pour elle, il est indubitablement mauvais. Vexé, il réagit par le mépris et saute tous les plaisirs qu'il aurait pu prendre pendant leurs vacances. Son copain vit alors son homosexualité avec un copain. Tous deux périssent dans de sinistres et fantomatiques incendies hors contrôle. Leur histoire devient alors la trame d'un nouveau roman de l'écrivain.
On n'écrit pas un roman au forcing. S'il n'y aucun plaisir à écrire, ce n'est pas la peine d'essayer.
Un roman peut être une fiction mais Il faut que le sujet murissent dans la sérénité et qu'il y ait, même ténu, un lien avec la réalité avant d'écrire.
2. Le film "Mystère Henri Pick" est l'analyse d'un livre après sa publication. L'écrivain Henri Pick ne s'est pas fait pas connaitre. Il a écrit pour lui-même dans l'intimité devant sa machine à écrire. Il n'imagine même pas qu'il ait pu écrite un chef d'œuvre.
3. Le film "Eden" qui vient de sortir, me semble intéressant. Il y a des similitudes avec le livre de Thomas Gunzig "Le dernier rivage avec Rocky"
Synopsis : En 1929, rejetant les valeurs de son pays, un philosophe allemand, adepte de Friedrich Nietzsche et de Arthur Schopenhauer fuit l'Allemagne avec son épouse pour s'installer sur l'île Floreana dans l'archipel des Galápagos. Pour trouver le sens de la vie en dehors de la société, il développe la rédaction d'un manifeste. Son épouse veut guérir sa sclérose en plaques par la méditation. Leur solitude est rompue par d'autres familles qui les rejoignent sur l'île. Chacun va tenter de prendre le pouvoir pour contrôler l'île.
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Expo « Matières sensibles » au Monty de Piété
On sort de l'écrit à la rencontre de deux univers :
- Jacqueline Stokar, ludique et poétique, associe toutes sortes de matières en un ensemble aérien, projette des fantômes d’images qui nous renvoient à notre propre mémoire et imaginaire, et découpe dans l’espace un dessin. L’autre semble plus terrestre, avec des formes tantôt rondes et ondulantes, tantôt architecturales, mais constituées d’une matière fragile : le papier, qui retourne à son état de nature, entre bois, pierre et végétal. Deux sculptrices transforment des matériaux ordinaires en éléments précieux. Graduée en arts plastiques et en scénographie à Saint-Luc, elle a également suivi une formation en sculpture à l’Académie de Boitsfort. Après une première expérience professionnelle dans le secteur de la santé mentale, elle a poursuivi sa carrière dans l’enseignement artistique. Parallèlement, elle développe une pratique sculpturale nourrie par sa formation en scénographie, qui l’oriente vers des installations où l’espace, le mouvement et l’interpellation du spectateur occupent une place centrale. La matière est pour elle une source d’inspiration inépuisable. Elle aime détourner les objets du quotidien de leur fonction première pour créer des assemblages ludiques et poétiques, souvent empreints de surprise.
- Martine Grynberg a étudié le dessin à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles et a enseigné cette discipline pendant plus de vingt ans. Elle s’est formée à la reliure et à la soudure, qu’elle intègre aujourd’hui dans une pratique artistique centrée sur le livre en tant qu’objet vecteur de diverses émotions. Depuis plus de vingt ans, elle transforme d’anciens annuaires téléphoniques en sculptures de papier. D’abord très déstructurées et impulsives, ses créations ont progressivement évolué vers des formes plus formelles. Page après page, le pliage révèle des formes organiques, des jeux de lumière et de texture, où l’ordinaire devient précieux. Son travail évoque la mémoire, le mouvement, la transformation, et un retour à la nature profonde de la matière.
J'y suis allé le lendemain du vernissage de l'exposition. J'ai échangé des idées avec les deux artistes. Le mari de l'une d'elles est écrivain.
Ensuite, je suis allé dans le centre de Bruxelles et les couleurs étaient présentent dans les Galeries de la Reine où les couleurs étaient présentes.
Le lendemain dimanche, au Cinquantenaire, c'était "Color Bang"...
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Allusion
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