20/11/2020
Donne-moi l'esprit
- J’ai lu une première fois et puis une deuxième fois tellement j’étais choquée par la poésie du moment apporté par ce billet "Marchands de petites histoires" . J’ai vu que l’article datait de 2007. Le ton est complètement différent de l’actuel qui est beaucoup plus sarcastique. C’est intéressant de voir l’évolution dont tu ne t’es certainement pas rendu compte. L’humour acide a pris beaucoup plus de place actuellement. La coquille avait encore quelques fissures cette époque", écrivait mon interlocutrice.
Il s'agissait d'une réponse au souci qu'elle avait à voir partir les objets qui ont construit la vie de son père, s'évader dans la nature après son décès.
- Si, je me suis rendu compte. Le monde a changé. Il s'est clivé et durci. Le but essentiel d'écrire ce journal personnel, c'est de suivre l'évolution des autres et de moi-même dans le jeu de quilles vivantes qui fait notre monde. C'est évident, on évolue personnellement avec l'âge. Comme il est souvent dit avec humour, les raideurs se déplacent", ai-je répondu.
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Le monde a changé
Le droit passerelle pour passer la crise est un non-sens à le distribuer à la grande louche sans la personnaliser
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Comment "digérer" le Covid?
On m'a souvent demandé pourquoi je restais sur le forum Agoravox en fonction de cette anecdote amusante. Dans ce genre de réseau en forum, on peut s'informer sur la psychologie des participants français et m'a aidé souvent pour comprendre notre époque. Plusieurs billets de la catégorie "Psychologie" ont pris place dans ce fil pour exprimer l'indépendance d'esprit et d'action. Au besoin, il a fallu collapser le passé en clivant dans une cour des miracles avec un esprit de compétition. S'il fallait "Changer tout", il s'agissait de "Maitriser ses émotions", de "SurVivre aux incertitudes". Puisque "le temps est assassin" arriver à garder l'envie d'avoir envie dans la recherche d'un bonheur fictif, c'est en osant les autres dans un paradigme du partage avec l'espoir d'une culture de relations vraies. Si dans un tel contexte, je reste quelque peu pessimiste, je me suis soigné par l'extraversion et par la parodie humoristique. Le pessimisme pousse à l'extrême au magasin des suicides.
Mais, après ce travail de compréhension des phénomènes de haine qui se manifestaient, j'ai progressivement lâché les réseaux sociaux pour me retrancher sur mon antenne de "Réflexions du Miroir".
Non, la santé mentale générale ne va pas bien et ces réseaux sociaux ne la calme pas.
Dans un JT récent, on parle des jeunes déboussolés qui ont pourtant tout à prouver, en manque de contacts humains des condisciples attablés et confinés devant un écran d'ordinateur tandis que les plus âgés, les "vieux" auraient une position plus rigide, plus confortables, n'ayant plus qu'à constater, en observateur averti, la décrépitude de leur monde devenu ancien.
Ce vendredi matin, une psy confirme que la deuxième vague de la pandémie est plus mal ressentie que la première.
Le documentaire "Hold Up" de bien plus de deux heures, est devenu un phénomène de société. Il allie le vrai et le faux sans contrarguments mais il est surtout le reflet de la société actuelle en rassemblant tous ses maux du mal-être qui pointe des responsables et qui engendre du complotisme. Il sort même du cadre exclusif de la crise du Covid-19. Natacha Polony en parlait avec justesse dans cette présentation "CE QUI ARRIVE QUAND LES QUESTIONS SONT INTERDITES". Pour moi, rien n'a été un scoop. Je ne suis ni séduit ni touché par des vendeurs d'idées et de prophètes du complot qui entrainent les autres dans leur sillage. Ce que je retiens personnellement de ce docu, ce sont les propos de la dernière interlocutrice du docu, Nathalie qui réagissait avec les larmes aux yeux, après avoir regardé Laurent Alexandre:.
Ce qui fait qu'il y a ceux qui se trouvent bien dans la modernité, qui en profitent et d'autres qui en sont exclus parce qu'ils ne sont pas parvenus à suivre son rythme.
Après une guerre intergénérationnelle, allons-nous vivre une nouvelle guerre entre intellos et manuels? La situation d'intello, je connais très bien puisque j'en fais partie, étant plus théoricien et scientifique que praticien, dans le champ particulier du numérique, à la recherche de solutions automatiques pour exécuter une tâche donnée. J'aurais préféré être ambivalent, mais je ne le suis pas et je suis venu philosopher sur cette antenne en passeur d'idées qui m'allait mieux sans passer par des tweets transmis en quelques mots pourtant très à la mode.
Dans "Expériences humaines", j'écris que j'aime me promener dans le cimetière de Bruxelles, pas pour la morbidité qu'on pourrait y trouver, mais pour son silence dans lequel je puise les prémisses de mes idées. Dans "Les vieux ne parlent plus", j'ai été très étonné et enchanté à la fois, suite au refus de mon homonyme, plus jeune que je le suis dans sa vie de confiné forcé pendant 12 ans dans un Ehpad qui, suite à une maladie génétique, l'avait cloué sur une chaise. Il m'a répondu qu'il n'a pas le temps vu la tâche qu'il s'était assignée dans le temps en continuation de sa vie active d'avant. C'est aussi un intello.
Personnellement, c'est clair, je considère avoir fait le bon choix en ouvrant mon journal personnel, il y a plus de 15 ans. C'est un travail de tous les instants qui passe par la lecture de l'actualité et de beaucoup d'autres choses, avec un esprit critique, à l'écriture, de la relecture à la réécriture dans un cycle constant de réflexions en suivant des projets qui me viennent au hasard à l'esprit.
A la retraite, pour jouir encore de la vie et pour ne pas crever devant sa télé pendant des heures à regarder des émissions qui ne laissent aucun souvenir, il vaut mieux, pour garder ses neurones en fonction, garder des projets de vie et user au maximum de l'humour quand les circonstances le permettent. Depuis le début de la crise (et même avant elle), je m'impose d'écrire le plus de billets dans la rubrique "Parodie et humour" même si cela demande un effort à raconter des histoires parfois bien cachées dans l'esprit pour qu'elles deviennent des vannes providentielles. Je n'aime pas les sujets qui reviennent en boucles ou en bouche-trou.
Chacun a sa propre vie et se doit de la vivre, de l'expliquer avec la liberté d'expression, telle qu'elle vient même si souvent, c'est en fonction de ses capacités particulières. Il faut des idées et encore des idées.
La sociologie, avec sa vue générique, n'aide pas quand le moral et la santé mentale d'un particulier est atteinte. Il y a exactement neuf ans, j'écrivais "Tout dire, tout écrire, tout caricaturer et puis, en rire?".
Une fiction comme le raconte Pierre Bayard dans son livre "Comment parler des faits qui ne se sont pas produits?" me parait aussi une bonne option.
Traduire l'époque dans l'esprit d'une vanne me semble celle de Marcel sur le terrorisme au service du confinement...
Serait-ce une réponse à mon billet précédent "Les vieux ne parlent plus?
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Donne-moi les mots
La résilience par rapport aux blessures de la vie est à géométrie variable d'individu à individu et pas avec des règles généralistes de sociologie.
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Donne-moi l'esprit
Ta main et le reste
Donne-moi et atteste
C'que tu détestes"
Tes chagrins, tes ardeurs
Dis-moi qui tu es
Qui tu es
Personne ne soupire
Ose tout écrire
En ajoutant des sourires
J'imagine des choses de toi
C'est peut-être toi que je suis des fois
Qui se noient sur ta piste
Sans foi ni loi dans tes mailles je me glisse
Qui devient une histoire dans une suite de prémisses
Pour tes peines que je confisque
S'te plaît donne-moi l'esprit
Que tu ne connais pas
J'veux revoir l'ombre de l'autre toi
Celui que je ne connais pas
Dis-moi ce que tu écris
Allusion
...
Après une scolarité difficile où ses maîtresses ne détectent pas sa dyslexie, Aline le Guluche sort du système éducatif à quinze ans et demi, alors qu’elle ne sait toujours pas lire ni écrire. Dans son livre “J’ai appris à lire à 50 ans”, elle raconte les difficultés quotidiennes de l’illettrisme, tant d’un point de vue professionnel que privé, la laissant dans une grande dépendance. Dans ce récit à la fois personnel et universel, elle nous parle de son combat
Publié dans Intimisme, Parodie et humour, Philosophie et religions, Psychologie | Lien permanent | Commentaires (5) | Imprimer
Commentaires
Il faut se réjouir que la petite bourgeoisie intellectuelle se lève pour défendre son droit de parole - d'opinion et d'expression dont elle est si fière (HOLD UP: https://les7duquebec.net/archives/259667) Elle a compris cette petite bourgeoisie de la pensée, des médias, de la recherche, de la science, de la santé qu'elle sera la prochaine victime de cette répression au «complotisme» patentée - de cette oppression au «conspirationnisme» alambiquée - de cette aliénation de classe comme la petite bourgeoisie des affaires et des services qui ploie déjà sous le poids de la crise économique systémique.
Faire taire les soi-disant "complotistes" est devenu un impératif pour les États totalitaires qui n'ont d'autres choix que d'ordonner la paupérisation et la prolétarisation de cette couche sociale pléthorique dont le système mondialisé n'a plus besoin: https://les7duquebec.net/archives/259989
Nous saluons le courage de ceux et celles qui mettent leur carrière en péril pour faire barrage à la vague de répression totalitaire orchestrée par les larbins politiciens aux ordres du grand capital mondialiste terroriste et véritable comploteur: https://les7duquebec.net/archives/259709
N'oublions pas cependant que pendant que "l'intelligentsia" petit bourgeois se débat la plume (le clavier - la caméra - le micro) à la main, le prolétariat internationaliste résiste le pavé à la main pour défendre ses conditions de travail, ses moyens d'existence et ses besoins humains fondamentaux, attaqués par le Capital surarmé et tenté par le totalitarisme sanitaire avant la guerre: https://les7duquebec.net/archives/259748.
PROLÉTAIRES DU MONDE ENTIER UNISSEZ-VOUS CONTRE LE CAPITAL MONDIAL!
Écrit par : Robert Bibeau | 20/11/2020
Répondre à ce commentaireLe livre « Et si le vivant était anarchique » par J.J. Kupiec
Extrait du S&V
Le hasard façonne le vivant
A l’échelle de l’individu. Le hasard forge la personnalité
A l’échelle des organes. Le hasard spécialise les cellules
A l’échelle des molécules. Le hasard dicte l’expression des gènes.
Écrit par : Allusion | 27/11/2020
Répondre à ce commentaireLe philosophe Mathieu Pelletier parle de réaliser l'inutilité des choses. Plus la tâche est inutile, plus belle elle peut être
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/00/02/4280962996.mp3
Écrit par : Allusion | 29/11/2020
Répondre à ce commentaireDark Vador est mort
David Prowse, l'interprète sous le costume de Dark Vador dans la trilogie originale de Star Wars, est mort à 85 ans
Boy-builder britannique imposant (1,98 m) qui l'a incarné, sans jamais montrer son visage (c'est celui de Sebastian Shaw qui apparaît à l'écran, quand Luke Skywalker retire le masque noir de son père) ni parler (c'est la voix de James Earl Jones qu'on entend). Il est mort samedi, "d'une courte maladie", à l'âge de 85 ans.
Voici douze ans, il avait déjà connu une énorme frayeur, en devant se faire soigner pour un cancer. Ce dont il parlait avec ce détachement typiquement britannique: "Je me suis fait traiter pour un cancer de la prostate. C’était la dernière séance ce matin. Je suis en forme. Mais ma femme m’a dit que j’allais me sentir comme quelqu’un de ménopausé…”.
Il était apparu aussi dans trois films de Frankenstein, ainsi que dans Casino Royale, mais dans sa version non-officielle (une parodie avec David Niven et Woody Allen) et même dans Orange mécanique. Mais le rôle de la vie de cet ancien champion d'haltérophilie (il a gagné les titres en Angleterre de 1962 à 1964), fut incontestablement Dark Vador.
Pouvez-vous nous rappeler comment George Lucas vous a choisi?
"Il m'avait vu dans Orange mécanique de Stanley Kubrick, où je jouais le garde du corps de l'écrivain. Il m'a proposé dans un premier temps le rôle de Chewbacca! Il m'a expliqué que c'était une sorte de gros gorille poilu. Je lui ai répondu non. J'avais joué dans pas mal de films d'horreur où mon visage était caché sous un masque de monstre et je ne voulais plus de ça. Il m'a alors dit qu'il avait un autre personnage à m'offrir, celui de Dark Vador. Là, je n'ai pas hésité. Dans les films, on se souvient toujours du méchant. George Lucas m'a dit que je faisais le bon choix, car personne n'oubliera jamais Dark Vador. Il avait raison. Près de 30 ans après, je suis en train d'en parler avec vous."
Pour incarner Vador, vous deviez aussi porter un masque
"Ce n'est que deux semaines plus tard que je l'ai découvert. Mais à ce moment-là, j'avais déjà lu le scénario et je savais que c'était un bon rôle."
Ce n'est pas votre voix non plus qu'on entend, mais celle de James Earl Jones. Cela vous a déçu?
"Durant tout le tournage, j'ai dit mon texte normalement. Mais comme je portais un masque, je savais qu'il faudrait réenregistrer toutes mes répliques. Je pensais cependant que ce serait toujours moi qui le ferais. J'ai d'ailleurs fait les enregistrements. Mais George Lucas a décidé de doubler tous les comédiens anglais par des acteurs américains, excepté Alec Guiness. Mais ce n'est qu'à la sortie du film aux Etats-Unis que je l'ai appris. C'est le réalisateur Russ Meyer qui m'a envoyé un télégramme pour me féliciter de jouer dans le plus grand film de tous les temps, tout en me signalant qu'on avait doublé ma voix!"
A la fin du Retour du Jedi , lorsqu'on voit enfin le visage de Dark Vador, Lucas vous a également remplacé par un autre comédien. Vous lui en voulez toujours?
"Je ne lui pardonnerai jamais! Après avoir joué Vador dans les trois films, le moins qu'il pouvait faire était de me laisser jouer le personnage une fois qu'on lui ôtait son masque."
Qu'avez-vous apporté de votre personnalité à Dark Vador?
"Avant de faire du cinéma, j'ai eu une carrière de body-builder, durant laquelle j'ai appris à utiliser mon corps. Je me suis servi de ce cela pour interpréter Vador. Chaque phrase que je disais était accompagnée du geste qu'il fallait pour l'exprimer."
Que pensez-vous de la nouvelle trilogie?
"Honnêtement, je suis déçu. Je n'avais déjà pas aimé Le retour du Jedi , à cause des Ewoks. A partir du moment où on a des sortes d'ours en peluche qui combattent les forces de l'Empire, ce n'est plus crédible. Pour la nouvelle trilogie, on a l'impression que le scénario a été sacrifié au profit du merchandising. Chaque scène doit contenir un nouveau personnage pour qu'on puisse en faire un jouet qu'on va vendre."
Dans le dernier épisode, qui sortira en 2005, on assistera enfin à la transformation d'Anakin en Dark Vador. Vous ne regrettez pas qu'on ne vous ait pas demandé d'enfiler à nouveau sa tenue?
"Ils ont décidé que c'était Hayden Christensen, l'interprète d'Anakin, qui devait revêtir le costume. Il y a une certaine logique. Mais je me demande comment ils vont faire pour la carrure, car il est plus petit que moi!"
Ce dimanche, tous les fans de Star Wars sont en deuil.
https://www.lalibre.be/culture/cinema/dark-vador-est-mort-5fc35ac9d8ad585a45913446
Écrit par : Allusion | 29/11/2020
Répondre à ce commentaireIllettrisme et illectronisme : elle est sortie de cette “prison intellectuelle”
Après une scolarité difficile où ses maîtresses ne détectent pas sa dyslexie, Aline le Guluche sort du système éducatif à quinze ans et demi, alors qu’elle ne sait toujours pas lire ni écrire. Dans son livre “J’ai appris à lire à 50 ans”, elle raconte les difficultés quotidiennes de l’illettrisme, tant d’un point de vue professionnel que privé, la laissant dans une grande dépendance. Dans ce récit à la fois personnel et universel, elle nous parle de son combat
https://www.arte.tv/fr/videos/097407-078-A/28-minutes/
Écrit par : Allusion | 10/12/2020
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